Des chercheurs ont déjoué avec un certain succès trois systèmes de reconnaissance faciale sophistiqués à l’aide de 9 visages générés par ordinateur.
Des chercheurs de l’école d’informatique Blavatnik (Royaume-Uni) et de l’école d’ingénieur de Tel-Aviv (Israël) ont qualifié «d’extrêmement vulnérables» les systèmes de reconnaissance faciale dans les conclusions de leur étude. Ils ont mis en évidence leurs failles avec un lot de neuf visages «passe-partout» générés par ordinateur qui agit comme des clés maîtresses et qui permet de se faire passer pour plusieurs identités. L’usurpation intervient sans aucune information ou donnée supplémentaire sur la personne ciblée.
Les auteurs de l’étude affirment avoir obtenu un taux de réussite supérieur à 40% sur trois systèmes de reconnaissance faciale: Dlib, FaceNet et SphereFace. Ils indiquent avoir fait les tests sur ces systèmes car ils sont capables de reconnaître des visages avec des «caractéristiques sémantiques de haut niveau», allant bien au-delà d’une simple comparaison de la couleur de la peau ou de la variation de la lumière.
Empreintes digitales pas épargnées
Les chercheurs ont utilisé la routine d’apprentissage automatique StyleGAN pour générer les visages, puis un algorithme évolutif et un réseau neuronal pour optimiser et prédire leur succès. La stratégie évolutive crée ensuite des itérations, ou générations de candidats, ayant des taux de réussite variables, explique Vice Media. Les chercheurs ont encore utilisé un algorithme pour entraîner un réseau neuronal, afin de classer les meilleurs candidats comme les plus prometteurs. C’est ce qui lui permet de prédire le succès des candidats et, à son tour, de diriger l’algorithme pour générer de meilleurs candidats ayant une plus grande probabilité de réussite.
Les chercheurs s’attendent même que leurs visages passe-partout puissent être animés à l’aide de la technologie deepfake pour contourner la détection de la vivacité, qui est utilisée pour déterminer si un échantillon biométrique est réel ou faux. Les auteurs ont rappelé des recherches antérieures qui ont présenté une méthode similaire, pour créer des empreintes digitales passe-partout.