Le fabricant de puces sera le premier au monde à fournir des modules Wi-Fi 7 au deuxième semestre pour encore plus de débit, et moins de latence. Même si le standard ne sera pas finalisé avant 2024.
De retour au Mobile World Congress de Barcelone, Qualcomm frappe fort en annonçant le premier système Wi-Fi 7, qui devrait offrir des débits cumulés allant jusqu’à 5,8 Gbits/s !
Le président de la société, Cristiano Amon, a donc dévoilé FastConnect 7800, lors d’une conférence de presse ce lundi 28 février. Comme les modèles précédents de la gamme FastConnect, cette solution fournira à la fois Wi-Fi et Bluetooth (5.3, en l’occurrence).
Elle sera intégrée aux futurs Snapdragon, vraisemblablement dans les SoC les plus performants, dans un premier temps. Elle sera disponible commercialement dès le deuxième semestre 2022.
Deux bandes agrégées
Comme le Wi-Fi 6E, le Wi-Fi 7 va exploiter les trois bandes de fréquences réservé au standard 802.11 : 2,4 GHz, 5 GHz et 6 GHz. Mais la nouveauté, c’est la possibilité d’agréger quatre flux sur les deux bandes 5 et 6 GHz. C’est ce que Qualcomm appelle le HBS (High Band Simultaneous) Multi-Link.
Grâce à cette technologie, les utilisateurs pourront bénéficier de canaux d’une largeur de 320 MHz (deux canaux de 160 MHz agrégés) dans la bande 6 GHz, ou de 240 MHz (un canal de 160 et un autre de 80 MHz) dans la bande 5 GHz.
Il promet grâce à cela des pics théoriques de débit à 5,8 Gbits/s aux Etats-Unis, et probablement un peu moins en France où l’on dispose de moins de spectre dans la bande 6 GHz – assez malgré tout pour proposer un canal de 320 MHz.
Mais la bande passante n’est pas le seul gain mis en avant, selon Qualcomm, la latence devrait être inférieure à 2 millisecondes contre 20 ms actuellement avec le Wi-Fi 6. Cela rendrait le Wi-Fi 7 particulièrement intéressant dans le cadre d’applications de réalité virtuelle et augmentée.
Qualcomm remet évidemment en avant son 4-Stream (2×2 + 2×2) Dual-Band Simultaneous (DBS), étendu aux hautes bandes de fréquences 5 ou le 6 GHz depuis le Wi-Fi 6E. De manière schématique, cela permet à un appareil de se connecter (en 2×2) à un routeur Wi-Fi 6E ou 7 en utilisant la bande performante des 5 et 6 GHz, tout en établissant en même temps une autre connexion (toujours 2×2, et toujours en 5 et 6 GHz) avec un casque de réalité mixte (XR).
L’objectif est de faire disparaître la latence et les lenteurs, et donc le besoin des câbles pour les usages gourmands et exigeants.
Les promesses sont donc belles, et la seconde moitié de 2022, c’est demain. Sauf que le Wi-Fi 7 n’existe pas vraiment encore. Le Wi-Fi 6 s’installe doucement en France, et le Wi-Fi 6E pointe timidement le bout de son nez.
Il y a bien une standardisation, avec toutes les spécifications techniques, qui répond à l’appellation 802.11be, mais la procédure de certification n’est pas achevée. Si tout se passe bien, elle devrait être finalisée au printemps 2024, au plus tard en mai.
Les équipementiers et constructeurs ont l’habitude d’anticiper les choses et de sortir des produits embarquant de nouvelles technologies sans attendre. Une mise à jour du firmware des puces permet généralement d’appliquer les évolutions retenues entre les drafts les plus avancés du protocole et sa version finale. L’intérêt est d’être le premier à occuper le créneau sur le marché. Il y a peu MediaTek réalisait ainsi les premiers tests en Wi-Fi 7.
Rappelons enfin bien évidemment qu’il faudra être équipé à la fois d’un terminal et d’un routeur compatible Wi-Fi 7 pour en profiter. De ce côté là, en France, les box Wi-Fi 7 risquent de se faire attendre.