Le 5 octobre dernier marquait le lancement officiel de Windows 11, le nouveau système d’exploitation de Microsoft. Une mise à jour majeure évidemment très attendue par les utilisateurs PC, mais qui, au final, n’a été adoptée que par un tout petit nombre d’entre eux.
Selon une étude réalisée par le gestionnaire d’actifs informatiques Lansweeper, Windows 11 n’aurait été adopté que par 0,21% des utilisateurs PC, la très grande majorité d’entre eux étant tout simplement restée sur Windows 10. La nouvelle version du système d’exploitation de Microsoft compte moins d’utilisateurs que Windows XP sorti en 2001 avec 3,62% et Windows 8 (2012) et ses 0,95% d’utilisateurs.
Comment expliquer une adoption aussi faible ? Le principal coupable est tout simplement Microsoft et plus particulièrement la stratégie que l’entreprise d’informatique a adoptée avec Windows 11. Une stratégie qui lui coûte cher, en tout cas pour l’instant.
Un lancement en plusieurs étapes
Pour la sortie de Windows 11, la firme de Redmond a décidé de procéder à un lancement en plusieurs étapes. Au lieu de déployer son nouvel OS auprès de l’ensemble des machines compatibles, Microsoft a préféré le faire par vague. C’est ainsi qu’une poignée d’ordinateurs seulement a pu profiter de Windows 11 à son lancement. Il s’agissait principalement des nouvelles machines fraichement commercialisées ou d’appareils très récents.
Les PC plus anciens devraient commencer à recevoir une invitation pour passer à Windows 11 à compter de l’année prochaine. Là encore, les invitations seront envoyées par vague, bien qu’on ne connaisse pas encore le calendrier précis établi par Microsoft.
Une configuration élitiste
Mais le plus gros point noir de Windows 11 est certainement la configuration minimale exigée pour l’installer. Si la plupart des composants nécessaires pour profiter du nouvel OS sont plutôt légitimes, l’une des exigences du géant américain pose davantage problème. Pour installer en bonne et due forme de Windows 11, les machines doivent en effet disposer d’un module de plateforme sécurisée (TPM) version 2.0 activé. Un composant absent de nombreux ordinateurs et PC en circulation.
Cette contrainte a d’ailleurs valu à Microsoft de nombreuses critiques, de même que sa communication particulièrement chaotique concernant les machines compatibles ou non.
In fine, un grand nombre d’utilisateurs de Windows ne sont pas prêts à racheter une nouvelle machine pour profiter des nouveautés – principalement esthétiques – de Windows 11. D’autant plus que Microsoft a assuré que Windows 10 continuerait à recevoir des mises à jour jusqu’en 2025. De quoi renforcer la position de certains.
Windows 11 pourrait cependant afficher un taux d’adoption plus important début 2022, suite aux cadeaux de Noël déballés, mais aussi au déploiement plus important de la mise à jour.
Des bugs en pagaille
En plus de ces points négatifs qui ont certainement contribué à ralentir l’adoption de Windows 11, la présence de bugs au sein du nouvel OS n’a pas forcément aidé. La nouvelle version du système d’exploitation de Microsoft a en effet présenté plusieurs soucis ennuyeux au cours des semaines qui ont suivi son lancement.
Des soucis auxquels il fallait évidemment s’attendre. Le lancement d’un nouveau système d’exploitation est très souvent synonyme de bugs en tous genres, voire de faille de sécurité. Fort heureusement, Microsoft n’est jamais loin et veille au grain. Les soucis sont rapidement réglés.
Des chiffres à prendre avec des pincettes
On notera tout de même que les chiffres avancés par Lansweeper sont très éloignés de ceux préalablement partagés concernant l’adoption de Windows 11 par les utilisateurs PC. Fin octobre, une étude menée par AdDuplex, un réseau de promotion croisée pour les applications et les jeux du Windows Store, indiquait en effet que le nouvel OS avait été installé chez au moins 5% des utilisateurs PC. Une étude basée sur 60.000 PC, alors que celle de Lansweeper reposait sur un échantillon de 30 millions de machines. De quoi donner plus de crédit à la seconde.
Dans tous les cas, la stratégie adoptée par Microsoft pour déployer son nouvel OS était loin d’être la meilleure. Lors de la présentation de Windows 11, la communication chaotique de Microsoft annonçait déjà la couleur