TIC

technologies / Les logiciels d’embauche ne captent rien

Publié

sur

L’intelligence artificielle appliquée à deux programmes anglophones n’a pas remarqué qu’une candidate fictive avait répondu en allemand.

Deux outils de recrutement dopés à l’intelligence artificielle (IA) ont donné de bonnes notes à une candidate qui lisait une page Wikipédia en allemand à des questions posées en anglais. La MIT Technology Review l’a constaté après avoir créé de fausses offres d’emploi pour un administrateur de bureau/chercheur et mis sur les rangs une candidate fictive.

Les deux logiciels en cause, MyInterview et Curious Thing, classent les demandeurs d’emploi en fonction des traits observés associés aux cinq tests courants de personnalité (ouverture, conscience, extraversion, agréabilité et stabilité émotionnelle), le second évaluant également «l’humilité et la résilience».

Sur l’offre de Curious Thing, la candidate fictive a passé un entretien vidéo et a obtenu une note de 8,5 sur 9 pour la compétence en anglais. Mais lorsqu’elle a refait le test, en lisant les réponses directement à partir de la page Wikipédia en allemand, elle a obtenu un score de 6 sur 9. Selon la Technology Review, elle a ensuite refait le test avec la même approche et a obtenu à nouveau un 6 sur 9.

Secret commercial

Sur MyInterview, la candidate a obtenu des résultats similaires, son entretien vidéo en allemand lui valant de correspondre à 73% du profil du poste, ce qui la place dans la moitié supérieure des candidats recommandés par le site. Ces résultats n’ont pas déstabilisé Han Xu, cofondateur et directeur de la technologie de Curious Thing, qui s’est félicité d’une excellente nouvelle. «C’est la toute première fois que notre système est testé en allemand, ce qui constitue un point de données extrêmement précieux pour nos recherches et nous permet de voir si cela révèle quelque chose dans notre système», a-t-il commenté auprès de la prestigieuse revue américaine.

L’utilisation de l’IA pour le choix des candidats fait régulièrement débat. Un nombre croissant d’outils exige des demandeurs d’emploi qu’ils s’acquittent d’une série interminable de tâches avant d’obtenir un éventuel entretien téléphonique. Ces tâches peuvent aller de la conversation avec un chatbot à la soumission à des algorithmes de reconnaissance vocale et faciale et d’analyse prédictive qui les jugent en fonction de leur comportement, de leur ton et de leur apparence.

Comme le relève la MIT Technology Review, la plupart des entreprises qui conçoivent de tels outils traitent la connaissance de leur fonctionnement technique comme un secret commercial, ce qui signifie qu’il est extrêmement difficile de les vérifier à l’extérieur.

Source : Lessentiel.lu

Cliquez pour commenter

LES + LUS DU MOIS