La vice-présidente Kamala Harris a annoncé hier un arrêt américain des tests de missiles ASAT (antisatellites) et a appelé les autres pays à adhérer au même mouvement. Ce geste intervient en pleine crise avec la Russie, mais interroge, car les États-Unis se sont opposés à ces propositions durant des décennies.
C’est néanmoins encourageant afin d’éviter un maximum de débris en orbite.
Fin de série pour les ASAT ?
À la mi-novembre, le geste avait autant surpris qu’il avait horrifié une partie du monde : la Russie testait un missile antisatellite Nudol, pulvérisant ainsi un ancien satellite soviétique en plusieurs milliers de débris en orbite basse. La trajectoire des débris concernait même la Station spatiale internationale, au sein de laquelle les astronautes avaient dû prendre leurs précautions.
Les États-Unis tout particulièrement avaient élevé la voix à cette occasion, mais cette réaction avait parue hypocrite. En effet, en 2008, les USA avaient eux aussi détruit l’un de leurs satellites, générant des inquiétudes similaires… Et depuis, ils s’opposaient à tout accord international sur le sujet. La Chine et l’Inde ont tous deux démontré cette même capacité durant ces 15 dernières années.
Les États-Unis modèle…
Mais tout change : Kamala Harris, vice-présidente des États-Unis (et dirigeante du Conseil spatial) a annoncé que son pays cesserait définitivement ses tests ASAT. La nation qui a longtemps argumenté que l’espace était un lieu de liberté où chacun faisait ce qu’il voulait… souhaite que les autres grandes puissances s’engagent à leur tour à ne plus tester de missiles sur de vieilles unités. Au moment où la gestion du trafic orbital s’annonce comme un défi pour la décennie, l’inquiétude évidente reste celle liée à une « cascade » (aussi appelée syndrome de Kessler), lorsqu’un débris vient percuter un satellite, qui à son tour se désintègre et devient un danger pour d’autres satellites, et ainsi de suite.