Envisagée depuis déjà plusieurs années, la fin des disques durs est plus sérieusement évoquée… par un tenant du SSD, cela dit.Si le principe d’unités de stockage à base de mémoire flash remonte au début des années 80, les véritables SSD tels que nous les connaissons aujourd’hui n’ont guère plus de douze ans. Leur développement récent n’a pas empêché une remarquable vitesse d’adoption.
Le centre de données, dernier bastion du « HDD »
Aujourd’hui, difficile même d’imaginer un ordinateur sans SSD, au moins pour gérer le système d’exploitation et profiter d’un démarrage sans commune mesure avec ce que permet le disque dur le plus rapide.
De plus en plus d’utilisateurs sont même passés au « tout SSD » afin de limiter les nuisances sonores et les ennuis mécaniques liés aux disques durs « à plateaux », dont la consommation et l’encombrement sont aussi sensiblement plus importants.
Il reste cependant deux points sur lesquels le disque dur garde l’avantage : la capacité de stockage et le coût au gigaoctet. De fait, dès lors qu’il faut disposer d’un important espace de stockage, sur des solutions NAS par exemple, le disque dur est de mise. C’est notamment le cas dans les centres de données, très gourmands en espace.
Les HDD bientôt au niveau des bandes ?
La capacité des SSD n’a toutefois plus rien à voir avec celle des premiers modèles, et l’on trouve de plus en plus d’unités « étendues ». De fait, pour Fupeng Zhang, vice-président de la division data storage de Huawei, les SSD vont encore gagner en capacité, de sorte qu’ils « pousseront les disques durs à la périphérie des centres de données dès 2025 ».
Fupeng Zhang estime que les SSD disposeront alors de 80 % de parts de marché sur le secteur des centres de données, contre seulement 30 % à l’heure actuelle. Le responsable chez Huawei indique que l’encombrement et la consommation plus faibles, mais aussi un entretien simplifié, des prix en chute et un niveau de compression plus élevé sont les moteurs du SSD.
Encore plus juge et partie que Fupeng Zhang, Jeremy Werner, vice-président et manager général de la division stockage de Micron, y va lui aussi de sa prédiction en faveur du SSD. Il souligne à son tour que les très hautes capacités et le coût de plus en plus réduit des SSD va « accélérer l’extinction des HDD » avant de comparer les disques durs et le stockage sur bandes.
Au cours des dix prochaines années, ils seront « principalement repoussés vers les mêmes cas d’utilisation de type archivage/faibles performances pour lesquels beaucoup utilisent aujourd’hui des bandes ». Jeremy Werner souligne aussi les progrès techniques du SSD, qui profite d’évolutions comme le NVMe-over-Fabrics pour booster encore son développement.
L’avenir nous dira très bientôt si nos deux prophètes du jour ont visé juste, mais dans l’immédiat, les géants du disques durs ne restent pas les bras croisés, avec des projets d’unités à 30 To ou 40 To prévus pour bientôt.
Source : clubic