Amazon a porté plainte en début de semaine contre deux entreprises accusées d’opérer en tant que courtiers de faux avis. Ce n’est pas la première fois que le géant fait appel à la justice pour combattre ce qui est devenu une véritable industrie frauduleuse.
C’est un combat de longue haleine que mène Amazon pour tenter de couper à la source les problèmes de faux avis qui inondent les sites de e-commerce. L’année dernière, la firme bannissait les produits Aukey de son catalogue pour ces raisons.
Des millions de dollars de manque à gagner pour les vendeurs tiers
Le 22 février, Amazon a déposé une plainte auprès de la Cour Supérieure de King County à Seattle contre deux entreprises spécialisées dans le commerce de faux avis sur différents sites de e-commerce (Amazon, mais aussi Etsy, Ebay). AppSally et Rebatest cumuleraient à elles deux, selon le rapport d’investigation du géant, 900 000 membres rédigeant des faux avis positifs pour des vendeurs tiers de la marketplace.
Concrètement, les vendeurs paient une vingtaine de dollars au courtier pour bénéficier de faux avis positifs rédigés par des consommateurs en échange de produits gratuits ou de rémunération monétaire via PayPal.
Les vendeurs remontent donc artificiellement dans les recommandations et les listes de produits en vente, prenant la place d’autres vendeurs légitimes.
Dharmesh Mehta, vice président du Business de la Marketplace, s’est exprimé sur le sujet après le dépôt de la plainte : « Les courtiers de faux avis tentent de faire du profit en trompant des consommateurs ignorants et en créant un avantage compétitif déloyal qui nuit à nos partenaires de vente ».
Un long combat
Pourtant, Amazon ne manque pas de moyens et d’outils pour tenter de pallier les faux avis, avec des équipes d’enquêteurs spécialisés et des technologies de machine learning pensées pour repérer et supprimer en amont les commentaires frauduleux ; reste qu’il est complexe de passer au peigne fin les 40 millions d’avis postés chaque semaine sur le site.
L’entreprise avait déjà porté plainte l’année dernière contre deux entités et a gagné une douzaine d’affaires par le passé, mais le problème persiste. Si 200 millions de faux avis ont été supprimés pendant le processus de vérification en 2020, des courtiers peu scrupuleux parviennent encore à se protéger des vérifications. Pour assurer leur fonctionnement, AppSally et Rebatest, par exemple, envoyaient aux consommateurs complices des boîte de produit vides. Les courtiers contournaient ainsi la vérification d’Amazon selon laquelle un avis ne peut être posté qu’après l’envoi effectif d’un colis.