Le 14 mars 2002, Elon Musk concrétisait son idée et fondait Space Exploration Technologies Corp. L’entreprise fêtait hier ses 20 ans, pavés de succès et d’ambitions pour ce qui est devenu l’un des piliers majeurs de l’aérospatial aux États-Unis et dans le monde. Une aventure qui ne semble pas vouloir marquer le pas.
Toutefois, on le sait, SpaceX n’attire pas que les louanges.
Ma petite entreprise…
Vingt ans plus tôt, il n’y avait, selon les dires d’E. Musk, « qu’un tapis et une bande de mariachis » autour des premiers employés de Space Exploration Technologies Corp… ou SpaceX. Mais il y avait aussi les deniers de son patron et fondateur, des talents bruts débauchés dans une dizaine d’entreprises spécialisées et le soutien (passif d’abord, capital ensuite) de la NASA.
La première décennie a été la plus difficile, et fut riches en promesses non tenues, mais les premiers succès clés lui ont assuré un futur : les deux tirs réussis de Falcon 1, l’entrée en service de Falcon 9 et la capsule Dragon côté public, une poignée de contrats de lancements privés côté commercial. Après sa première décennie, SpaceX était encore un acteur discret, héraut d’un secteur du « NewSpace » souvent incompris et parfois raillé. Pour ses 20 ans, SpaceX est un géant de l’industrie aérospatiale.
Une armée d’ingénieurs derrière SpaceX
Pour son anniversaire, l’entreprise peut jeter un œil sur son emprise tentaculaire sur le spatial américain. Elle peut surtout remercier ses pas moins de 9 500 employés et plus d’une dizaine de sites répartis entre la Californie (lancements à Vandenberg , siège à Hawthorne, site au port de Los Angeles), le Texas (site de test à McGregor, la Starbase à Boca Chica) et la Floride (sites multiples entre le Centre Spatial Kennedy et Port Canaveral ). Ces derniers, pour un salaire inférieur à la moyenne des firmes du secteur spatial américain, travaillent plus… Et SpaceX, avec son aura de modernité et de concepts « révolutionnaires », continue d’attirer des étudiants brillants et des profils de grande valeur.
Derrière la très visible figure d’Elon Musk, omniprésente, l’entreprise abrite des talents parfois méconnus hors du secteur et qui pourtant ont été des piliers indispensables pour emmener SpaceX là où elle est aujourd’hui. C’est le cas de Gwynne Shotwell, discrète mais incisive présidente de l’entreprise, ou de Bill Gerstenmaier, responsable retraité des programmes habités de la NASA, et devenu vice-président des opérations et de la sécurité des vols.
Toujours beaucoup de questions
Falcon 9, Falcon Heavy, Crew Dragon, Starship et Starlink… La vidéo diffusée par SpaceX ce lundi 14 mars a fait le tour des plus grands succès de l’entreprise ces dernières années. En ne s’attardant pas, évidemment, sur les points les plus critiques de son actualité : le manque de revenus qui oblige la société à emprunter et vendre des parts chaque année (évaluée à 100 milliards de dollars, SpaceX attire toujours les investisseurs), les retards du programme Starship et les défis liés à la constellation Starlink.
Cela, c’est en prenant un peu de recul sur l’actualité qu’il faut en parler. Car pour SpaceX et tous ses employés, hier était avant tout un jour de célébration, le regard tourné vers une nouvelle décennie.