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Technologies / Comment les plateformes sociales déjouent les fake news

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La guerre entre la Russie et l’Ukraine ne se passe pas seulement sur le terrain, c’est également une guerre d’opinion et de propagande en ligne, intensifiée par l’énorme popularité des réseaux sociaux et leurs failles. Mais les grandes plateformes réagissent et prennent des décisions pour limiter le plus possible les fausses informations venant, notamment, de Russie.

Un peu plus actives depuis les dernières élections et la pandémie, les grandes plateformes sociales doivent redoubler de vigilance quant aux contenus postés concernant la guerre en cours en Ukraine et mettent en place, pour la plupart, des actions concrètes.

Les plateformes de microblogging agissent de manière inégale

Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp)

À l’appel de nombreux chefs d’État européens, les profils des médias d’État russes Sputnik ou encore Russia Today ont été restreints sur Facebook et Instagram dans les pays de l’Union européenne et en Ukraine ; ces sites étaient en effet accusés de diffuser la propagande du gouvernement russe sur la guerre.

Dans les zones où ces médias sont encore présents, l’entreprise a coupé ses parts de revenus avec eux pour limiter leur monétisation. Leurs contenus ne profiteront plus d’une place de choix dans les fils d’actualité et l’algorithme ne devrait plus les recommander aux utilisateurs.

Les réseaux appartenant au groupe Meta (Instagram, Facebook, WhatsApp et Messenger ) sont également très utilisés par le peuple russe pour organiser des actions contre la guerre. Selon Nick Clegg, le président des affaires globales de la marque, Meta encourage ces actions et le fact checking indépendant, allant à l’encontre des autorités russes qui demandaient l’arrêt de ces pratiques. En réponse, l’utilisation de ces réseaux a été limitée sur le territoire par l’État russe.
Pour finir, un certain nombre de bonnes pratiques ont été partagées pour aider les utilisateurs, notamment ukrainiens, à mieux protéger leur compte.

Twitter

À l’instar de Meta, Twitter a partagé le 24 février dernier dans un thread des bonnes pratiques pour mieux sécuriser son compte lorsqu’il est utilisé en zone de conflit.

D’autre part, Twitter dispose d’une politique précise concernant le partage de fausses informations (deepfakes, vidéos mensongères, etc.). En fonction de la gravité de l’atteinte à cette politique, une information partagée peut être supprimée ou marquée comme douteuse.

C’est ce qu’a mis en place l’entreprise pour les liens renvoyant directement sur des médias d’État comme Russia Today ou Sputnik, qui sont désormais marqués comme « affiliés à l’État russe » afin de prévenir les utilisateurs de la présence dans ces articles de possibles fausses informations et de propagande. Cette action concernerait environ 45 000 tweets par jour depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie (selon le responsable de l’intégrité de la plateforme Yoel Roth).

Enfin, autre exemple d’action menée par le réseau social, Twitter, juste avant l’invasion, avait désactivé les publicités dans les deux pays afin de ne pas surcharger les fils d’actualités de posts pouvant occulter des informations importantes.

LinkedIn

On peut trouver cela surprenant vu la nature de la plateforme, mais LinkedIn n’est pas à l’abri de la désinformation, loin de là, et encore plus depuis le début de la pandémie et les dernières élections présidentielles américaines.

Peu de mouvement en revanche de ce côté, si ce n’est une surveillance accrue des discussions qui ont lieu sur la plateforme et des vérifications plus minutieuses de la provenance des articles publiés. Le réseau détenu par Microsoft s’appuie surtout sur le respect de sa politique d’utilisation qui stipule clairement : « Utilisez votre véritable identité et partagez des informations réelles et authentiques ».

Des actions drastiques sur les réseaux de partage de vidéos

YouTube

Avec ses millions d’abonnés dans le monde (plus de 1,5 million pour le seul compte français), la chaîne Russia Today était un instrument puissant et lucratif de propagande russe. Après avoir démonétisé la chaîne, YouTube a finalement décidé de la bloquer complètement ainsi que Sputnik.

La plateforme a également supprimé de petites chaînes pro-russes avec très peu d’abonnés, suspectées de participer à « l’opération d’influence Russe » et de partager des fausses informations à destination des ukrainiens.

TikTok

Des centaines de millions d’utilisateurs dans le monde s’y rassemblent pour des challenge vidéo ou des pastilles humoristiques, mais TikTok est aussi devenue une plateforme très importante dans le partage d’informations sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Et à l’inverse, elle s’est aussi transformée en un énorme réseau de désinformation sur ces événements tragiques.

L’entreprise n’est pas restée les bras croisés et a, dès lundi, restreint totalement les vidéos venant de Sputnik et Russia Today. Des actions sont également prises auprès des utilisateurs qui violent les règles d’utilisation de la plateforme en postant par exemple des contenus faux ou faisant l’éloge de la violence. Un énorme travail (tant la masse de vidéos partagées chaque jour est importante), que l’entreprise mène en lien notamment avec des organisations indépendantes de fact checking.

Ce travail risque de devenir plus compliqué encore, l’entreprise détenue par le chinois ByteDance venant d’annoncer l’arrivée des vidéos de 10 minutes contre 3 minutes maximum actuellement.

Snapchat

Par son caractère plus privé, Snapchat n’est jamais vraiment devenu un instrument de diffusion de fausses informations. Les groupes restreints et les messages à la durée de vie éphémère font heureusement de cet outil un mauvais diffuseur d’informations erronées et de propagande. Mais l’entreprise a tout de même pris des mesures : l’arrêt des publicités en Ukraine, Russie et Biélorussie et l’abandon des ventes d’espaces publicitaires auprès des entreprises russes et biélorusses.

Toutes ces actions prises par les grandes plateformes sociales sur internet n’arrêteront en aucun cas la diffusion de fausses informations et de propagande mais elles devraient en limiter la prolifération et leur impact auprès des utilisateurs, tout en les appelant à une extrême prudence concernant ce qui est posté en ligne. Enfin, ces événements dramatiques remettent une pièce dans la machine du discours sur l’impact phénoménal qu’ont les réseaux sociaux auprès des utilisateurs.

Source : clubic

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