Il y a presque un an, un projet fondamental a été lancé à l’échelle européenne par l’Allemagne et la France : la création d’un cloud européen pour assurer la souveraineté technologique du Vieux Continent. Une décision visionnaire au regard du monopole apparent qui se dessine sous nos yeux de l’autre côté de l’Atlantique, notamment. La souveraineté est un sujet social, économique, scientifique, technique et politique pour permettre à une nation ou à un territoire de garder une place compétitive dans un marché qui tend à les fragiliser. Ainsi, ce même pays conserve sa liberté et une certaine indépendance. Seulement voilà, les annonces récentes semblent dire que le projet de cloud européen s’évaporerait dans les nuages…
Le cloud – qui se traduit par nuage – désigne un système de mise à disposition de capacité de calcul ou de stockage sur des serveurs – ou ordinateurs – distants et dispersés. Ce système présente l’avantage pour un particulier ou un professionnel d’acheter l’utilisation d’un serveur sans en posséder lui-même, éliminant par la même occasion la maintenance et permettant une flexibilité dans la consommation. À l’heure des technologies algorithmisées construites et fonctionnant sur des jeux de données parfois gigantesques, accompagnés d’objets connectés toujours plus nombreux et plus sophistiqués pour collecter ces informations, ainsi que de besoins fluctuants au cours de l’année – un besoin plus important dans le commerce en ligne en fin d’année, par exemple –, le cloud est aujourd’hui un allié de choix.
Interopérabilité ou « protectionnisme libéral »
Les Américains et les Chinois dominent le marché avec des géants comme Google, Amazon, Microsoft ou encore Alibaba. Selon une étude de Synergy Research, les acteurs américains possèdent près de 70 % du marché européen. Les données européennes sont alors en grande majorité détenues par des industriels américains. La question de la souveraineté se pose pour assurer la possession strictement européenne des informations du continent, mais aussi pour faire naître un ou plusieurs géants européens. C’est ce qu’ambitionne le projet GAIA-X, destiné à réunir les efforts des acteurs actuels. Par la possibilité de mise en commun des données européennes, GAIA-X assure l’interopérabilité de ces données. Cette interopérabilité permet aux données d’un système d’un pays de fonctionner avec celles d’un autre. Cela permettrait, enfin, de profiter du RGPD (règlement général sur la protection des données), qui autorise la libre circulation des données à caractère personnel au sein des pays de l’Union.
Source : lepoint