La finalisation du rachat d’Avast par Norton risque à nouveau d’être retardée. L’opération chiffrée entre 8,1 et 8,6 milliards de dollars a du plomb dans l’aile.
L’autorité britannique de la concurrence a fait part de ses inquiétudes quant à la création du futur géant de la cybersécurité.
La finalisation du rachat d’Avast retardée ?
La naissance du géant NortonLifeLock-Avast est menacée. Après avoir obtenu les feux verts aux États-Unis, en Allemagne et en Espagne, les deux acteurs de la sécurité rencontrent un obstacle de taille au Royaume-Uni. Le régulateur britannique de la concurrence (Competition and Markets Authority) s’inquiète des effets d’une telle fusion sur la concurrence dans le pays, et craint que cela ne crée « une situation plus défavorable pour les consommateurs à la recherche d’un logiciel de cybersécurité », explique David Stewart, président de la CMA.
À deux, Norton et Avast équipent en effet plus de 500 millions d’utilisateurs à travers le monde en logiciels de sécurité, aussi bien en termes d’antivirus , de VPN que de protection contre l’usurpation d’identité. L’autorité britannique demande donc à ce nouveau géant de la sécurité, qui ambitionne mine de rien de réaliser 3,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires et des synergies de coûts de 280 millions de dollars par an, de lui présenter des concessions pour remédier à ses inquiétudes. Le groupe a cinq jours, sans quoi elle déclenchera une enquête plus approfondie pouvant aboutir à un veto.
Un manque à gagner pour Norton
De son côté, NortonLifeLock a fait savoir qu’il ne comptait pas se plier aux exigences du régulateur, mais il continuera de collaborer avec la CMA lors du processus. « Cette décision est surprenante. Nous pensons que ce rachat ne peut qu’être bénéfique pour les consommateurs du monde entier, y compris ceux basés au Royaume-Unis. Il mènera à une innovation croissante et une plus grande liberté de choix pour eux, allant au-delà des grandes plateformes de tech du marché de la cybersécurité », a répondu le groupe dans un communiqué de presse.
Avec deux reports déjà et dans l’attente d’une validation complète, l’entreprise indique ne pas espérer conclure l’opération avant la seconde moitié de l’année. Un échec de la fusion contraindrait Norton à revoir toute sa stratégie et surtout à renoncer aux 435 millions de clients et 940 millions de chiffre d’affaires d’Avast ainsi qu’à son vivier de 1700 compétences, dont la moitié sur la R&D.