L’entreprise japonaise est en train de devenir une cible récurrente des hackers. À compter du 1er mars, le constructeur se voit dans l’obligation de fermer 28 lignes de production. Plus largement, l’industrie automobile intéresse de plus en plus les cybercriminels.
Toyota, la nouvelle cible préférée des hackers ?
Le fournisseur concerné s’appelle Kojima Industries. Il fabrique des pièces en composite et en plastique pour Toyota depuis de nombreuses années, notamment pour les véhicules hybrides et électriques du constructeur. Selon un porte-parole de Toyota, « l’événement s’est produit à cause d’une défaillance du système informatique chez le fournisseur ». Les conséquences sont catastrophiques pour le constructeur japonais qui se voit dans l’obligation de fermer 28 lignes de production dans 14 usines à travers le Japon, à compter du 1er mars.
Ce n’est pas la première fois que des hackers s’en prennent à Toyota. L’entreprise japonaise est en train de devenir une cible récurrente. Les systèmes du constructeur automobile ont été compromis au moins trois fois en 2019, notamment par l’attaque d’un malware en Australie, une violation des données de 3,1 millions de clients au Japon (et peut-être en Thaïlande et au Vietnam), et un ransomware qui a tout de même coûté 37 millions de dollars à une filiale du groupe. Une autre attaque sur une filiale américaine avait été attribuée à la Russie.
La position du Japon par rapport à la Russie a-t-elle un lien avec cette cyberattaque ?
Les constructeurs automobiles intéressent les hackers car ils sont généralement obligés de payer une rançon pour relancer leurs lignes de production. Justement, Toyota n’est pas le seul constructeur à avoir dû interrompre sa production après avoir subi une cyberattaque. En 2020, Honda avait dû arrêter la fabrication de voitures dans des usines de l’Ohio et de Turquie et cesser la production de motos en Inde et en Amérique du Sud. Dans le cas de la dernière cyberattaque sur Toyota, aucune information n’a été donnée dans l’immédiat sur l’identité des auteurs présumés.
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a néanmoins déclaré aux journalistes que son gouvernement allait enquêter pour savoir si la Russie est impliquée. Selon lui, « il est encore trop tôt pour dire si cela a quelque chose à voir avec la Russie, nous allons donc effectuer des vérifications approfondies ». Comme le Japon soutient les États-Unis et les alliés occidentaux dans la mise en place de sanctions financières imposées à la Russie en raison de son invasion de l’Ukraine, les regards se tournent naturellement vers Moscou.
Ce nouvel incident n’aidera pas Toyota à atteindre son objectif annuel de production de 9 millions de véhicules. Si la pénurie de semi-conducteurs complique déjà l’équation, cette cyberattaque réduit totalement les chances du constructeur japonais d’atteindre ses objectifs.
Source : siecledigital