Les défis du Programme national de lutte contre le sida (Pnls) ont été présentés aux journalistes, au cours d’un atelier.
On enregistre 12 187 nouvelles infections en 2019 (tous âges confondus) en Côte d’Ivoire », a révélé le directeur-coordonnateur du Programme national de lutte contre le Sida (Pnls), Pr Ehui Eboi, au cours d’une présentation sur la « Situation épidémiologique de l’infection à Vih en Côte d’Ivoire ».
Il a fait ce constat le 23 septembre, lors d’un atelier de renforcement des capacités des journalistes sur la notion de 3×90, un objectif mondial fixé par l’Onusida pour la riposte face au sida.
Pour le cas des nouvelles infections, Pr Ehui a démontré qu’il y a plus de femmes contaminées (7 211 femmes contaminées, soit (59,1 %), que d’hommes. « Le nombre de nouvelles infections chez les femmes est supérieur à celui des hommes dans les 86 districts sanitaires », a-t-il dit.
Ces statistiques révèlent, entre autres, le taux de contamination selon les classes d’âge. Notamment 62% chez les personnes âgées de 25 ans et plus, 15% chez les jeunes de 20-24 ans, 8% chez les adolescent(e)s de 15 à 19 ans et 15% chez les enfants de 0 à 14 ans, selon les travaux du directeur coordonnateur.
A côté de ce tableau alarmant, se trouvent les objectifs du Pnls 2016-2020. Qui sont de réduire de 50% le nombre de nouvelles infections et de 75% la mortalité liée au Sida. Mais aussi d’éliminer la stigmatisation et la discrimination liées au Sida, a poursuivi Pr Ehui.
En conclusion, le premier responsable du Pnls a admis « qu’en dépit des progrès réalisés, l’épidémie du Sida persiste en Côte d’ Ivoire. Des efforts sont donc encore nécessaires ».
C’est pourquoi, il a plaidé pour la mobilisation en vue de l’élimination de la maladie à l’horizon 2030. Ce qui devrait, selon lui, être une priorité nationale.
Au cours de la formation, Inza Bamba, du service de suivi/évaluation du Pnls, a fait des précisions sur « les 3×90 ». Un schéma dévoilant les trois phases de la lutte contre le Vih. A savoir, dépistage-traitement-suppression de la charge virale.
Dr Kouassi Joëlle a, quant à elle, insisté sur la prise en charge des populations hautement vulnérables telles que les travailleuses du sexe (Ts), les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (Msm), les usagers de drogues (Ud), les transgenres pour booster la lutte.
En 2019, selon le Pnls, le point sur l’infection au Vih s’établit comme suit: « 428 827 personnes vivent avec le Vih dans le pays dont 276 818 femmes. Soit 64,5 % de l’ensemble des Pvvih et 31 662 enfants de 0 à 14 ans, soit 7,4%. La ville d’Abidjan concentre 37% des Pvvih, soit 157 771 personnes ».
