C’est le premier vaccin contre le Covid-19 autorisé pour les enfants en Europe. L’Agence européenne des médicaments (AEM) a annoncé, jeudi 25 novembre, avoir approuvé l’utilisation du vaccin à ARN messager de Pfizer-BioNTech pour les enfants âgés de 5 à 11 ans. Fin mai, elle avait déjà autorisé son administration aux adolescents de plus de 12 ans.

« Le bénéfice de Comirnaty [le nom commercial du vaccin] pour les enfants âgés de 5 à 11 ans est supérieur aux risques, notamment pour ceux dont la condition accroît le risque de développer une forme sévère de Covid-19 », a expliqué le régulateur européen. Pour que les Vingt-Sept puissent lancer des campagnes de vaccination à l’endroit des plus jeunes, il faut encore que la décision de l’AEM soit validée par la Commission européenne, qui, en général, suit les avis de l’Autorité.

Selon la recommandation de l’AEM, les enfants de 5 à 11 ans devraient recevoir – en deux injections à trois semaines d’intervalle – un tiers de la dose administrée aux adultes et aux adolescents de plus de 12 ans.

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Un essai réalisé sur 2 000 jeunes de cette classe d’âge a permis de conclure à une efficacité de 90,7 % du vaccin. Sur les 1 305 enfants qui ont été immunisés, trois ont développé la maladie, contre seize pour les 663 qui ont reçu un placebo. L’AEM dit avoir identifié des effets indésirables « légers ou modérés » comparables à ceux qui ont été constatés chez les plus âgés : douleur au point d’injection, fatigue, maux de tête ou rhume.

La vague de Covid-19 qui s’est abattue sur l’Europe touche particulièrement les enfants, qui ne sont pas vaccinés. Dans ce contexte, les fermetures de classes se multiplient. Aux Pays-Bas, où l’AEM a son siège, les moins de 12 ans sont le groupe où le virus progresse le plus vite actuellement, ont ainsi expliqué les autorités en début de semaine.

« Nous savons que le Covid-19 sévère et la mort restent assez rares chez les enfants, mais une maladie grave peut survenir à tous les âges pédiatriques », a mis en garde Marco Cavaleri, chef de la stratégie vaccinale de l’AEM. D’autant qu’« une transmission élevée entraîne une augmentation des hospitalisations chez les enfants de tous âges ».

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Bénéfice collectif

Dans sa dernière évaluation de la situation en Europe, le 24 novembre, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), a consacré une partie de son analyse aux plus jeunes. « Les enfants représentent une part croissante des personnes infectées et des hospitalisations, en partie parce que les populations plus âgées sont de plus en plus vaccinées. » Si l’AEM devait approuver un vaccin pour les 5 à 11 ans, écrit l’agence sanitaire, « l’impact sur la mortalité serait négligeable à court terme ». Mais, à plus long terme, poursuit-elle, « cela pourrait avoir un impact plus important sur la transmission, qui serait suivie d’une baisse de la mortalité et des hospitalisations des autres classes d’âge ».