L’Organisation internationale du travail (OIT) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont publié, lundi 17 mai 2021, une étude sur la mortalité liée aux heures supplémentaires.
D’après leur calcul, en 2016, quelque 745 000 personnes sont ainsi mortes de troubles cardiaques parce qu’elles avaient trop travaillé. C’est presque 30% de plus qu’au début des années 2000. Et la pandémie de la Covid-19 ne devrait pas arranger les choses.
Dans le détail, 398 000 personnes sont mortes d’une crise cardiaque, et 347 000 à cause d’une maladie du cœur parce qu’elles avaient travaillé plus de 55 heures par semaine. Les affections cardiaques sont aujourd’hui le facteur de risque de maladie le plus important lié au travail. « D’où l’importance de bien réfléchir au type de relance économique que les États souhaitent mettre en place », explique Frank Pega, l’un des auteurs du rapport.
« Les études montrent que quand un pays met en place un confinement, les heures travaillées augmentent de 10%. Il semblerait que ce soit à cause du télétravail, même si nous n’en sommes pas sûrs à 100%, Avec la digitalisation de l’économie, c’est aussi devenu plus difficile pour les travailleurs de déconnecter véritablement. L’autre raison qui explique cette augmentation des heures travaillées, c’est la crise économique. Quand les gens ont peur pour la sécurité de l’emploi, ils ont tendance à travailler plus tenter de le garder », constate le chercheur.
9% de la population mondiale serait touchée par ces heures à rallonge, et particulièrement les hommes, qui représentent 72% des décès. Cependant, il y a de grandes disparités selon les régions. Parce que même si on pense aux effets potentiellement délétères du télétravail, les personnes qui passent plus de 55 heures par semaine à leur poste se trouvent surtout en Asie du Sud-Est, dans le Pacifique et en Afrique. Là où le travail informel est le plus répandu.
Source : AIP