Après une expérience pilote de deux ans, la réforme de l’assurance maladie universelle (AMU) est entrée en vigueur le 1er janvier. Désormais, toute la population est concernée. Les uns sont soulagés, les autres déçus, certains s’inquiètent… Reportage.
Alors que seulement 8 % d’entre eux sont couverts par une assurance maladie, les Béninois ont du mal à faire face à leurs dépenses de santé. Jusqu’à présent, 60 % de la population était contrainte de recourir à la pharmacopée traditionnelle ou à l’automédication. Régulièrement, le pays était agité par le phénomène des « otages sanitaires », des personnes démunies qui, faute de pouvoir solder leur facture de soins dans les hôpitaux publics, étaient retenues, voire séquestrées.
« Le 31 décembre 2020, le gouvernement a dû dépêcher une importante délégation ministérielle au Centre hospitalier et universitaire de la mère et de l’enfant de Cotonou pour demander la libération de plusieurs patients indigents qui n’avaient pas payé leur facture.
L’État a ordonné le paiement des factures de tous les malades “détenus”, qui ont ainsi pu passer le Nouvel An chez eux », se souvient la journaliste Hortense Adjagba, qui a régulièrement écrit sur le sujet. « Avec l’assurance maladie universelle [AMU], nous ne devrions plus connaître ce genre de drame », assure Venant Célestin Quenum, le directeur général de l’Agence nationale de protection sociale (ANPS), chargée de rendre la réforme opérationnelle.
Source :