« Pour une population estimée à environ 25 millions d’habitants en Côte d’Ivoire, on devrait avoir au moins 250 mille donneurs réguliers par an. Nous n’arrivons à collecter annuellement que 170 mille poches de sang. Il y a donc un gap annuel de 80 mille poches de sang. Cette situation met à mal le système de santé ivoirien et impacte négativement les indicateurs de santé”, a déploré le directeur du Centre national de transfusion sanguine (CNTS), Dr Seydou Konaté.
La date du 14 juin, est marquée dans tous les pays du monde entier comme la Journée mondiale du donneur de sang. Cette manifestation permet de remercier les donneurs de sang volontaires, bénévoles, du geste salvateur qu’ils font en donnant leur sang, et de sensibiliser l’opinion à la nécessité de dons de sang réguliers pour assurer la qualité, la sécurité et la disponibilité de sang et de produits sanguins pour les patients qui en ont besoin.
Les transfusions de sang et de produits sanguins contribuent à sauver des millions de vies chaque année. Elles peuvent aider à prolonger la vie de patients souffrant de maladies mortelles et à améliorer leur qualité de vie, et sont utilisées lors d’actes médicaux et chirurgicaux complexes. Elles jouent aussi un rôle essentiel et vital dans les soins de la mère et de l’enfant, et lors des interventions d’urgence en cas de catastrophes d’origine humaine ou naturelle.
Selon les chiffres du Programme national de la santé de la mère et de l’enfant (PNSME), le couple mère-enfant est le plus affecté par la pénurie de sang car il consomme à lui seul 60% de la production nationale de sang (les hémorragies sont responsables de 39% des décès maternels, soit 156 décès de janvier à mai 2019, et l’anémie sévère découlant du paludisme de l’enfant). Les accidentés de la route viennent ensuite.
Le don familial, le don de remplacement, le don rémunéré et le don bénévole sont les quatre principaux systèmes de don. La Côte d’Ivoire a adopté le système du bénévolat, signe de solidarité.
“On enregistre beaucoup de pertes en vie humaine du fait de la demande qui n’est pas couverte en totalité par la production de sang. Le problème de pénurie de sang et de produits dérivés est récurrent. Beaucoup d’efforts sont faits, mais nous en voulons davantage et combler les demandes en produits sanguins. La pénurie est aussi le fait du manque d’engouement de la population à donner volontairement du sang. Pourtant, la transfusion sanguine est un acte thérapeutique d’une importance capitale qui permet de sauver de nombreuses vies ”, a affirmé le directeur général du CNTS, Dr Seydou Konaté.
Le sang est un tissu liquide qui circule dans le corps grâce aux vaisseaux sanguins. Il est composé de globules rouges, de globules blancs et de plaquettes qui baignent dans un liquide appelé plasma. Il a une durée de vie compris entre quatre et 42 jours. Son rôle est de transporter l’oxygène, les nutriments (sucre, sels minéraux, vitamines…), mais aussi les hormones indispensables à la vie de nos cellules. En retour, il récolte et emporte les déchets, ce que les organes ne veulent plus, vers les organes d’élimination, comme les reins ou les poumons.
Toute personne en bonne santé âgée de 18 à 70 ans et pesant au moins 50 kilos, peut donner son sang. La raison est que lors du prélèvement, on extrait au minimum 400ml de sang. Le corps d’un adulte moyen en contient environ cinq litres. Le processus complet de prélèvement dure un peu plus d’une heure.
Depuis le mercredi 23 février 2022, le prix de la cession de la poche de sang est fixé à 3.000 FCFA en Côte d’Ivoire, aussi bien dans le secteur public que privé, en vue d’éradiquer la spéculation et les trafics de tout genre autour du sang.
Source : AIP