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Santé / Lutte contre le paludisme : Des indicateurs qui appellent à plus d’efforts

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L’incidence annuelle du paludisme dans les formations sanitaires connaît une baisse dans la population en général et chez les enfants de moins de 5 ans en particulier. Cependant, la létalité due à la maladie reste stable ; ce qui appelle à plus d’efforts de la part de chacun et de tous pour de meilleurs résultats.

Le paludisme reste la première cause de consultation dans les formations sanitaires : il représente 46,1 % des fréquentations, selon l’Annuaire des statistiques sanitaires 2019.
Les données du Système national d’information et de gestion sanitaire (Snigs) indiquent que l’incidence annuelle du paludisme grave connaît une baisse régulière sur les cinq dernières années, passant de 1,9 % en 2014 à 1,5 % en 2019. Quant à l’incidence annuelle du paludisme simple, après une diminution de 14,2 % en 2014 à 13,1 % en 2016, elle est repartie à la hausse pour atteindre 15,2 % en 2017 puis 17,1 % en 2018.

Mais une baisse de l’incidence est notée en 2020 dans l’ensemble de la population (17,64 %) et chez les enfants de moins de 5 ans (41,41 %). Cette tendance s’explique par l’organisation de la campagne de masse de distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (Miild). Sur 3 471 158 ménages recensés, 3 240 259 ont été couverts en Miild, soit 93,35 %.
Aussi, la campagne digitalisée de chimio-prévention du paludisme saisonnier démarrée en 2019 s’est poursuivie dans les zones sanitaires éligibles, notamment celles de forte endémicité palustre (Banikoara, Kandi-Gogounou-Ségbana, Malanville-Karimama, Tanguiéta-Matéri-Cobly).

Au total, 304 772 enfants ont été touchés avec une couverture de trois doses par passage variant entre 74,5 % et 84,8 % contre une cible de 95 %.
La campagne de pulvérisation intra-domiciliaire a touché huit communes : Péhunco, Kérou, Djougou, Ouaké, Copargo, Kandi, Gogounou, Ségbana. Elle a touché 350 349 structures sur 375 131, soit 93,4 %, avec
104 928 personnes protégées dont 199 200 enfants de moins de 5 ans (18,0 %) et 44 046 femmes enceintes (4,0 %).
Toutefois, le taux de létalité due à la maladie est resté stable autour de 1,2 % sur les trois dernières années. Chez les enfants de moins de 5 ans, la létalité est restée stable entre 2017 et 2018 autour de 2,3 %, puis a connu un pic en 2019 (3,5 %) avant de redescendre en 2020.

Pour infléchir ces tendances, il convient de mettre en œuvre diligemment de nouvelles stratégies de promotion de la santé et de prévention tout en renforçant le système de santé à la base, notamment au niveau des arrondissements, préconise Melchior Aïssi, secrétaire exécutif du Conseil national de lutte contre le Vih/Sida, la tuberculose, le paludisme, les hépatites, les infections sexuellement transmissibles et les épidémies (Cnls-Tp) dans son document bilan 2016-2020.

Approches de solutions

Pour sa part, le ministère de la Santé mise sur l’hygiène et l’assainissement puis l’orientation rapide des malades vers les structures sanitaires pour leur prise en charge tôt afin de ne pas développer des formes graves de la maladie. « Nous avons des initiatives qui sont en cours avec la nouvelle politique de santé communautaire que nous sommes en train de mettre en place pour pouvoir impacter positivement au niveau des ménages », annonce Benjamin Hounkpatin, ministre de la Santé.
Depuis 2017, la couverture en traitement préventif intermittent pour le paludisme chez les femmes enceintes s’est améliorée dans les zones sanitaires à faible couverture (28,01 % en 2020 contre une cible de 40 %). Et, il va falloir poursuivre dans ce sens.
Il est aussi question d’éviter la rupture des tests de dépistage rapide (Tdr) du paludisme dans les formations sanitaires, comme cela s’est produit en 2018, afin d’augmenter la proportion de cas suspect vus par les agents de santé et ayant subi un diagnostic en vue d’une prise en charge rapide (96,31 % en 2020).
La poursuite du respect des directives de prise en charge au sein des formations sanitaires reste également un défi, pour augmenter la proportion de patients souffrant de paludisme simple bénéficiant d’une prescription de combinaison thérapeutique à base d’artémisinine (Cta), laquelle est chiffrée à 96,9% en 2020.
Pour ce faire, il convient de renforcer le Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) dont le budget reste encore fortement dépendant des financements extérieurs, notamment le Fonds mondial qui en constitue 77,03 %.
L’apport de l’Etat qui a chuté en 2020 certainement pour cause de Covid-19 qui a focalisé les attentions, devra être augmenté.

Source : acotonou

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