Le Représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Dr Jean Marie Vianny Yaméogo a été invité par la Directrice de l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire (IPCI), Professeur Mireille Dosso, le 7 juillet 2021, pour visiter de nouvelles installations, notamment la Plateforme de génétique moléculaire et le chantier du futur Centre d’étude des pathogènes émergents à risque infectieux sévère – CEPRIS (laboratoire P3/P4), rapporte l’agence onusienne, mardi 13 juillet 2021.
Bâti sur une superficie de 115m2, la Plateforme de génétique moléculaire est logée dans un bâtiment qui a été rénové sur le site d’Adiopodoumé (route de Dabou, à l’ouest d’Abidjan). Cette plateforme a pour ambition de couvrir le volet génétique des cancers, le diagnostic périnatal de maladies congénitales (drépanocytose, hypothyroïdie, …), la compatibilité tissulaire pour les greffes de rein et l’étude des variants du SARS-COV2 ainsi que l’étude de la biodiversité.
Les ressources humaines sont constituées d’un personnel permanent à la plateforme et d’un personnel attaché provenant d’autres départements de l’IPCI. Il s’agit de chercheurs seniors et juniors déjà spécialisés en microbiologie, en génétique, en biologie moléculaire, en biochimie, en chromatographie, en chimie, en biologie cellulaire, en hématologie, en médecine humaine et vétérinaire et en entomologie, et cela dans l’équilibre du genre.
« Cette plateforme se veut être un lieu de collaboration scientifiques de haut niveau par le biais de projets multidisciplinaires et multicentriques avec les équipes de chercheurs des universités et institutions de recherche au niveau national, sous-régional et international sur des thématiques d’intérêt », a indiqué Prof. Mireille Dosso.
« La mise en place d’une telle plateforme répond, entre autres, au constat fait par rapport au taux de mortalité élevé lié aux cancers, ainsi que du diagnostic tardif des maladies génétiques y compris la drépanocytose. Avec un taux de prévalence d’environ 14%, la drépanocytose est depuis longtemps reconnue comme une priorité de santé publique par le gouvernement. Malheureusement, le pays ne dispose toujours pas de centre approprié pour la prise en charge de cette maladie et les autres maladies génétiques », selon la Directrice de l’IPCI.
Les travaux de rénovation du bâtiment et l’équipement de la Plateforme de génétique moléculaire ont coûté 1.136.833.029 FCFA (soit environ 2,2 millions USD), financé à 75% par l’Etat de Côte d’Ivoire.
La visite des chantiers du futur Centre d’étude des pathogènes émergents à risque infectieux sévère (CEPRIS), qui est un laboratoire de rang P3/P4, a permis de constater que le bâtiment administratif était achevé et utilisé. Il reste les travaux des laboratoires à proprement parlé qui sont en cours d’exécution. L’achèvement de ces travaux est prévu pour novembre 2021.
Démarrés en 2015, les travaux ont connu un retard. L’avènement de la pandémie de la COVID-19 en 2019-2020, a permis de booster les travaux afin de doter l’IPCI de capacités techniques de haut niveau et de qualité.
Le Représentant de l’OMS s’est félicité de la visite de ces nouvelles installations. Il a remercié la Directrice de l’IPCI et son équipe « qui font un travail remarquable ». Il a également promis l’appui de l’OMS pour la certification des installations selon les normes internationales.
Ce fut une visite très technique qui a été ponctuée par des présentations sur quelques travaux réalisés au sein de la plateforme par les chercheurs. Elles ont porté sur l’Helicobacter pylori (inflammation de l’estomac), la biologie et le cancer du côlon, la surveillance de la résistance antimicrobienne (RAM) dans la lèpre, enfin sur le séquençage et le SARS-Cov2, quelles perspectives ?
Source : AIP