Un adulte sur cinq et un enfant et adolescent sur dix pourraient être obèses d’ici décembre 2023 dans 10 pays africains fortement touchés si aucune mesures fortes ne sont prises pour inverser la tendance, d’après une analyse de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publiée mardi 2 mars 2022.
L’analyse de l’OMS montre que la prévalence de l’obésité dans les 10 pays fortement touchés sera comprise entre 13,6 % et 31 % chez les adultes, et de 5 % à 16,5 % chez les enfants. L’Afrique est également confrontée à un problème grandissant de surpoids chez les enfants. En 2019, le continent abritait 24 % des enfants de moins de cinq ans en surpoids dans le monde.
Le surpoids a été associé aux formes sévères de la maladie et la nécessité d’une hospitalisation dues à la COVID-19. Bien qu’aucune donnée ne soit disponible pour l’Afrique, une étude publiée par le Journal of Infection and Public Health a révélé que sur les 2,5 millions de décès dus à la COVID-19 signalés dans le monde à la fin de février 2021, quelques 2,2 millions sont survenus dans des pays où plus de la moitié de la population est considérée comme étant en surpoids.
Le thème de la Journée mondiale de l’obésité, célébrée le 4 mars, est « Tout le monde doit agir ».
« L’Afrique est confrontée au problème croissant de l’obésité et du surpoids, et la tendance est à la hausse du nombre de cas. C’est une bombe à retardement. Si nous ne faisons rien, des millions de personnes, y compris des enfants, risquent de vivre moins longtemps tout en subissant le fardeau d’une mauvaise santé », a déclaré la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Dr Matshidiso Moeti. « Mais nous pouvons résoudre cette crise, parce que beaucoup des causes de l’obésité et du surpoids peuvent être évitées et sont réversibles », poursuit-elle.
Des habitudes alimentaires telles que la consommation d’aliments aliments riches en énergie, des modes de vie sédentaires ou le manque d’activité physique associé à une urbanisation croissante ou de nouveaux modes de transport dans de nombreux pays, constituent des facteurs d’obésité. Le manque de mesures politiques fortes dans des secteurs clés, comme la santé, l’agriculture, la planification urbaine et l’environnement, pour soutenir des modes de vie plus sains contribue également à la hausse de l’obésité et du surpoids dans beaucoup de pays.
Pour lutter contre l’obésité et le surpoids, l’OMS recommande un éventail de mesures prioritaires, dont des réglementations gouvernementales telles que des limites obligatoires de teneur en sucre des aliments, des mesures de politique fiscale comme la taxation des boissons contenant du sucre ajouté, des réglementations du marketing alimentaire telles que la déclaration obligatoire de la teneur en éléments nutritifs par les fabricants, la promotion d’aliments plus sains pour les nourrissons et les jeunes enfants, la création d’infrastructures dédiées à un transport et des loisirs sûrs et permettant l’activité physique, de même que le renforcement des services de santé publique.
Être obèse ou en surpoids augmente le risque de souffrir de maladies cardiovasculaires, de diabète, de troubles musculaires et osseux, ainsi que de certains types de cancer. Chez les enfants, le surpoids est associé à un risque accru d’obésité, de décès prématuré et d’invalidité à l’âge adulte.
Diminuer le risque de surpoids et d’obésité inclut d’adopter un régime alimentaire sain, tel que la réduction du nombre de calories consommées en gras et en sucre, la pratique d’une activité physique régulière, de même que des mesures politiques gouvernementales qui aident les gens à choisir des modes vies et des régimes plus sains, en s’assurant que des aliments sains sont accessibles et abordables.
Source : AIP