Tribune. Le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2022 propose des avancées pour notre système de santé et pour les Français. Si celui-ci doit encore être adopté au Sénat puis à l’Assemblée nationale, nous saluons les propositions qu’il contient notamment des mesures simples et peu coûteuses visant à conférer à certaines professions paramédicales quelques champs d’intervention complémentaires dans le cadre d’expérimentations entrant déjà dans la réalité de l’exercice.
Ces mesures permettront d’agir efficacement contre les déserts médicaux, en faisant confiance aux professionnels de santé. Malheureusement, elles ont donné lieu à des levées de boucliers médicaux. De quoi s’agit-il ? De faciliter l’accès direct à certaines professions paramédicales – orthoptistes, orthophonistes, infirmiers en pratique avancée ou kinésithérapeutes – à qui reviendraient également quelques délégations de tâches.
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Des dispositions strictement encadrées, synonymes de gains de chances de traitement rapide pour les patients. A peine l’Assemblée nationale a-t-elle adopté les amendements correspondants, à la portée plutôt mince mais aux effets bénéfiques pour le patient, que certains réflexes corporatistes ont repris le dessus, conduisant à adresser aux parlementaires des courriers alarmistes faisant craindre un dévoiement brutal et complet du système de santé français !
Pour l’intérêt général
La coopération entre professionnels de santé est une exigence et une réalité ; elle est effective sur le terrain. Nous, ordres professionnels, en sommes garants au quotidien. Mais si quelques syndicats qui représentent une minorité de médecins opposent systématiquement la seule entrée par le médecin à toute évolution dans la prise en charge des patients, nous craignons d’y voir le signe de réflexes corporatistes prenant le pas sur les objectifs de santé publique et de poursuite de l’intérêt général.
La lutte contre les déserts médicaux, la réduction des délais de prise en charge des patients, aux urgences par exemple, et l’amélioration du parcours de soins doivent primer sur des querelles de territoires que les Français ne comprennent pas. Ils attendent une optimisation notable de l’accès aux soins, et nous demandent d’en prendre collectivement les moyens.
Source : lemonde