Les autorités préfectorale du Kabadougou, après le premier cas d’Ebola enregistré en Côte d’Ivoire, exhortent les populations locales à une prise de conscience individuelle et collective, eu égard au positionnement géographique de la région qui en fait l’une des plus exposées au risque de propagation de la maladie.
La « responsabilité » étant perçue par ces autorités comme l’ultime et indispensable attitude pour prémunir cette région du Nord-Ouest ivoirien, frontalière notamment de la Guinée-Conakry, où s’éternise la maladie. Dès l’instant où celle-ci (la région) dispose déjà d’un solide appareillage de veille épidémiologique et de riposte, le cas échéant, ayant démontré son efficacité.
La région du Kabadougou, malgré sa proximité avec la Guinée (à peine une vingtaine de kilomètres pour le village le plus proche et six portes officielles d’entrée) a enregistré zéro cas de contamination, lors de l’épidémie d’Ebola survenue en Afrique de l’Ouest, entre fin 2013 et 2016, grâce notamment au cadre structurel de lutte mis en place. La pire au monde depuis l’identification du virus en 1976, cette épidémie avait tué officiellement 11 300 personnes, principalement en Guinée-Conakry (2 500 morts), rappelle-ton.
Le Kabadougou, depuis cette expérience, est l’une des rares régions en Côte d’Ivoire disposant d’un Centre des opérations d’urgence de santé publique (COUSP), en charge de la gestion des situations de crises épidémiologiques. Une structure soutenue notamment par des comités de veille villageois (activés dans l’ensemble des villages frontaliers) ainsi que par des comités sous-préfectoraux et départementaux de veille.
Le territoire bénéficie par ailleurs d’une attention particulière, de la part d’organisations onusiennes et autres ONG, en termes d’appui au renforcement des capacités opérationnelles de son arsenal de veille et de riposte, depuis la dernière flambée d’Ebola en Guinée voisine (entre février et juillet 2021, avec 12 morts à la clé sur 16 cas avérés). Suite à laquelle il (le territoire) reste encore indemne.
Dès lors, selon le secrétaire général 2 de la préfecture d’Odienné, Sindou Dosso, il ne reste plus qu’aux habitants à faire face à leur responsabilité, relativement à la dernière évolution de la situation en côte d’Ivoire.
« Si hier au moment où la maladie battait son plein dans les pays voisins, elle n’a pu traverser par nos frontières, ce n’est pas aujourd’hui que nous devons accepter par notre laxisme son entrée et sa propagation sur le territoire de notre région. Chacun d’entre nous doit jouer pleinement son rôle. C’est à ce prix seul que nous allons gagner ce combat », a-t-il fait comprendre.
L’autorité préfectorale s’exprimait à la faveur d’une présentation, par les responsables sanitaires locaux, des moyens et stratégies mis en œuvre depuis le premier cas d’Ebola déclaré en Côte d’Ivoire. La rencontre tenue mercredi 25 août 2021, à la préfecture d’Odienné, a réuni des représentants de l’ensemble des couches sociales.
Il s’agissait, selon le directeur régional de la Santé, Dr Alfred Yao Ablo, de mener ensemble la réflexion, en vue d’améliorer le dispositif déjà en place. L’objectif étant d’éviter la propagation d’Ebola dans le Kabadougou. Et si non, pouvoir réagir le plus promptement possible pour éviter une contamination à grande échelle.
La Côte d’Ivoire a confirmé, samedi 14 août 2021, le premier cas de maladie à virus Ebola dans le pays depuis 1994. Les enquêtes ont révélé que la patiente a gagné Abidjan par voie terrestre, en provenance de la Guinée.
Source : AIP