Le collectif des syndicats des CHU et hôpitaux de Bamako et Kati a tenu un point de presse au sein du CHU Gabriel Touré le vendredi 26 février 2021. Objectif : discuter du mot d’ordre de grève qui commence ce lundi et informer de l’état d’avancement des négociations avec le gouvernement. Compte tenu du « manque d’intérêt de la partie gouvernementale », le collectif des syndicats a appelé l’ensemble des personnels de santé à respecter le mot d’ordre de grève.
A l’instar « du vendredi noir », journée décrétée par les acteurs de la santé pour manifester leur indignation et réclamer justice pour leurs collègues assassinés dans le cadre de leur travail au Mali, l’ensemble des syndicats dont le préavis de grève se trouve sur la table du gouvernement ont exprimé leur le ras le bol.
Ces médecins ont trouvé d’ailleurs leurs objectifs similaires : « l’amélioration des conditions de vie et de travail du personnel de santé partout au Mali ».
C’est pourquoi dans leurs doléances, la question de sécurité était mentionnée en bonne position : « rendre effective les mesures de sécurité et de motivation du personnel dans le cadre de la lutte contre l’épidémie à coronavirus ».
Selon les syndicalistes, la sécurité du personnel de santé ne se limite pas à la protection physique, mais aussi et surtout sa protection contre des infections lors de la prise en charge des malades.
Selon Djimé Kanté, secrétaire général adjoint et porte-parole du syndicat national de la santé et de l’action sociale et de la promotion de la famille, comité CHU Gabriel Touré et membre du collectif des syndicats, beaucoup de personnels de santé perdent leur vie en soignant un patient.
Pour donc trouver une solution à ce problème, il faut selon lui, soit vacciner les médecins où leurs outiller d’équipements capables de les protéger contre d’éventuel contamination.
En plus de la sécurité des médecins, les syndicalistes ont également porté 11 autres doléances qui englobent en général, l’amélioration des conditions d’accueil, d’hospitalisation, de soin des patients ainsi que l’avènement d’une bonne gouvernance hospitalière. « S’il y’a un travail plus doux que les autres travaux au monde, c’est celui du médecin » a-indiqué Djimé Kanté en ajoutant que ce n’est pas par guetter de cœur que les médecins décident d’arrêter le travail à un moment où on a le plus besoin d’eux : « les personnels de santé sont des citoyens qui ont aussi des charges familiales comme tous les autres » a-t-il indiqué.
A en croire Djimé Kanté, depuis le mois d’octobre dernier, les médecins de l’hôpital Gabriel Touré ont fait une série de grèves pour les mêmes causes qui ne sont pas uniquement bénéfique pour les médecins mais pour l’ensemble des personnes qui fréquentent les hôpitaux.
A ses dires, au moment où tous les pays du monde sont en train de soutenir et accompagner leurs médecins en raison de Covid19, les autorités du Mali « montrent leur mépris pour les médecins » a-t-il indiqué pour souligner qu’à quelques heures de la grève annoncée, les autorités maliennes n’ont, encore, manifesté aucune réelle volonté pour empêcher la grève. Or, selon lui, ce préavis n’était même pas pour aller à une grève, mais pour juste « forger un cadre de concertation afin que les autorités puissent être sensibles à la souffrance de cette population ».
Par conséquent, le collectif des syndicats des CHU et hôpitaux de Bamako et Kati a appelé ses membres à rester mobilisés et déterminés pour la réussite de cette grève de 10 jours qui concernera le CHU Gabriel Touré, Point G, l’hôpital du Mali, de Kati et l’hôpital dermatologique de Bamako. « Conscient que nous même, nous sommes, des potentiels malades, nous voulons que nos structures de santé soient à un niveau acceptable » a conclu Djimé Kanté.
Source : abamako