L’apparition brusque de la Covid-19 a profondément bouleversé l’organisation du système sanitaire de plusieurs pays au monde. La Côte d’Ivoire n’a pas échappé à cet état de faits. La fréquentation des CHU, hôpitaux publics et autres formations sanitaires en a pris un coup. En témoigne un article du site scidev.net publié le 12 mai 2021. Il fait remarquer que la « fréquentation des hôpitaux chute en Afrique du fait de la Covid-19 ». Pourtant, il y a des prestations auxquelles l’on ne saurait se soustraire. Au nombre de celles-ci figurent les vaccinations.
En Côte d’Ivoire, contrairement à ce que nombre de personnes pensent, il y a des campagnes nationales de vaccination qui sont organisées sur toute l’étendue du territoire national. Et ce, en dépit de la crise sanitaire liée à la Covid-19. Dr Yeboua Amoikon, chef du service communication du Programme élargi de vaccination (PEV), explique qu’en 2020, le PEV a organisé deux grandes campagnes de vaccination contre la poliomyélite à travers les 113 districts sanitaires de la Côte d’Ivoire. Celles-ci avaient pour cible les enfants de 9 mois à 5 ans. Le premier passage, qui s’est déroulé au cours du mois de septembre, a permis de vacciner 5 344 267 enfants. Une satisfaction pour les organisateurs dans la mesure où le taux de couverture a affiché 101,3 %. En octobre, ce sont 5 885 766 enfants qui ont reçu des doses de vaccin contre la poliomyélite, soit 111,5 %.
Pour l’année 2021, il y a eu une campagne de vaccination du vaccin couplé rougeole-rubéole ainsi que la poliomyélite pour les enfants âgés de 9 mois à 5 ans. Débutée le 15 octobre, elle s’est achevée le 21 du même mois. Elle s’est déroulée dans les 113 districts sanitaires du pays. Les résultats sont aussi satisfaisants que les précédents. En effet, 5 967 964 enfants ont reçu une dose de rougeole-rubéole, soit 95,51 % de taux de couverture. Avec un total de 1 599 408 enfants, la vaccination contre la poliomyélite a totalisé 105,21 % de taux de couverture. « Des parents étaient réticents à cause du vaccin contre la poliomyélite. Cette vaccination s’est faite par voie cutanée à l’aide d’injection. Certains parents ont pensé que c’étaient des doses de vaccin contre la Covid-19 que nous injections au travers du vaccin contre la poliomyélite. Nous avons donné la bonne information aux réticents. Ils ont fini par comprendre », explique Dr Yeboua Amoikon.
Deux dames du service des vaccinations de l’hôpital général d’Adjamé rencontrées le mercredi 3 novembre, ne semblaient pas être informées de la tenue de la campagne de vaccination qui s’est déroulée du 15 au 21 octobre. Par contre, un agent de vaccination contre la Covid-19, posté à proximité du musée d’Abobo, avec qui nous avons échangé le même jour, en savait quelque chose. Bien que la campagne de vaccination de 2021 soit achevée, il a laissé entendre que la vaccination se poursuit dans des hôpitaux et centres hospitaliers. C’est le cas à la Formation sanitaire urbaine à base communautaire d’Abobo-Baoulé. La dame du service vaccination avec qui nous avons échangé le confirme. C’est chaque mardi que ces vaccins sont administrés aux enfants de 9 mois à 5 ans. Selon notre interlocutrice, c’est « la faiblesse du taux de fréquentation des services de vaccination, qui a suscité l’organisation de cette campagne de vaccination ».
Outre ces différentes campagnes susmentionnées, le PEV prévoit l’organisation d’une campagne de vaccination contre le cancer du col de l’utérus pour les jeunes filles de 9 ans. Elle démarrera probablement le 15 novembre pour s’achever le 21 novembre. Elle se déroulera sur toute l’étendue du territoire national. Cette campagne sera couplée avec la vaccination des enfants de 0 à 11 mois, n’ayant pas reçu des doses de vaccins contre le tétanos, la méningite, la poliomyélite, la rubéole-rougeole, l’hépatite, la diphtérie.
L’Institut national d’hygiène publique (INHP) aussi poursuit de son côté, ses traditionnelles opérations quotidiennes de vaccination qui, rappelons-le, restent payantes. Son poste de vaccination installé à proximité de la pharmacie Las Palmas des II Plateaux à Cocody est tout aussi fonctionnel. Toutefois, la vaccinatrice que nous avons rencontrée à ce poste le mercredi 3 novembre, nous a signalé la pénurie de certains vaccins comme Hexaxim et Dultavax. Le premier vaccin cité protège du tétanos à partir de 45 jours. Jusqu’à 6 ans, il est inoculé contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite …. Le deuxième vaccin est utilisé à partir de 10 ans contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, avec un rappel 10 ans après.
Du fait de cette pénurie, leurs prix ont connu une hausse, puisqu’ils sont achetés dans des pharmacies privées de la place, pour être administrés, à ceux qui en font la demande.
Au total, la vaccination contre la covid 19, n’a pas compromis la pratique habituelle des autres types de vaccination. Elles sont bel et bien entreprises régulièrement à l’INHP et aux différents endroits retenus à cet effet, dans certaines communes du District d’Abidjan.
Source : Abidjan.net