La capacité de dépistage quotidienne des pays africains est passée de 13 200 au début de l’épidémie de COVID-19 à 105 000 actuellement, grace à l’appui de la Banque africaine de développement (BAD).
La crise de la COVID-19 a révélé la fragilité structurelle des équipements sanitaires en Afrique, rapporte un communiqué publié samedi 19 juin 2021. En mars 2020, l’Afrique était au pied du mur, désarmée face à l’ampleur des effets d’un virus apparu en Asie pour gagner rapidement l’ensemble de la planète. Seuls deux pays africains étaient alors capables de dépister le nouveau coronavirus à savoir le Sénégal, avec son Institut Pasteur, et l’Afrique du Sud, le pays le plus industrialisé du continent.
Mais l’Afrique s’est relevée rapidement. Les pays ont commencé à se doter de laboratoires de dépistage. Soutenus solidement par la BAD, ils ont réalisé une prouesse logistique et scientifique. Dès l’apparition de la pandémie, la Banque a dégagé deux millions de dollars d’aide d’urgence pour aider l’OMS Afrique à renforcer ses capacités d’appui aux pays africains. Depuis l’été 2020, la Banque aide les pays à faire face à l’urgence sanitaire et aux conséquences socio-économiques de la pandémie grâce notamment à sa Facilité de réponse rapide à la COVID-19 dotée de 10 milliards de dollars.
Dès l’été 2020, les pays ont réhabilité leurs laboratoires alors inadaptés et ceux qui n’en disposaient pas ont pu s’en doter. À la fin de l’automne, quasiment tous les pays africains étaient capables de tester leurs populations. Certains d’entre eux disposaient même de laboratoires assez performants leur permettant de s’attaquer au séquençage génétique du virus.
Au bout de quelques mois, des pays africains, qui avaient très peu de dispositifs de diagnostic, se sont dotés de deux, dix laboratoires voire plus, selon leurs caractéristiques géographique et démographiques. L’Afrique du Sud, l’Égypte, le Maroc, l’Algérie se sont très vite démarqués sur le nombre de tests journaliers grâce à la multiplication des laboratoires rendus fonctionnels.
La détection précoce a joué un rôle déterminant pour limiter la propagation du virus et permis de tracer, isoler et traiter les cas confirmés.
Lorsque le premier cas de contamination a été annoncé le 11 mars 2020, la Côte d’Ivoire ne disposait d’aucun laboratoire de détection du coronavirus, elle en a aujourd’hui une dizaine.
« L’enjeu pour les pays africains a été de contrôler les contaminations mais aussi d’assouplir les mesures restrictives pour permettre la réouverture des économies car la prolongation à long terme des mesures de confinement risquait de créer un crash économique et social », souligne Atsuko Toda, vice-présidente, par intérim, chargée de l’Agriculture et du Développement humain à la BAD.
Au total, selon le Complexe de développement régional, intégration et prestation de services (RDVP) de la BAD, l’appui de la Banque et d’autres partenaires a permis de porter la capacité de dépistage quotidien des pays africains de 13 200 au début de l’épidémie à 105 000; 100 000 agents de santé ont été formés et 314 unités de soins intensifs sont maintenant disponibles pour les patients atteints de COVID-19, contre 50 en moyenne au début de la maladie.
« C’est une course contre la montre gagnée haut la main. Il nous reste maintenant à gagner la guerre contre le coronavirus, affirme Atsuko Toda. Nous sommes partis quasiment de zéro. Quand on voit les progrès réalisés en quelques mois, on se rend compte qu’un long chemin a été parcouru. »
Source : AIP