Claude Meisch: Plus à risque d’infection peut-être, mais sûrement pas de problèmes de santé en cas d’infection. Dans ce cas les jeunes et les enfants ne risquent pas grand-chose. C’est pourquoi je crois qu’il faut leur redonner de la liberté. Parmi ces mesures de liberté, nous avons jugé primordial d’enlever l’obligation générale du masque.
Parce que le masque bloque quand même la communication. Il gênait beaucoup d’un point de vue pédagogique, pour enseigner et apprendre. Aussi pour se sentir à l’aise à l’école. La situation sanitaire actuelle permet d’abolir l’obligation générale mais en cas de présence du virus dans la classe, elle reviendra.
L’autotest reste central dans le dispositif même s’il a parfois été contesté. Est-ce un outil de confiance?
Oui, car il est très flexible. On peut l’utiliser en classe, dans les écoles, en cas de doute par rapport à un élève qui ne se sent pas bien ou lorsque l’on a un symptôme. C’est un instrument qui correspond bien aux nécessités des écoles. Il se prête bien pour garantir une certaine sécurité, à côté des vaccinations qui nous permettent certaines ouvertures pour cette rentrée scolaire.
La Summerschool séduit. Va-t-elle se pérenniser?
Pour moi, c’est une des découvertes de cette crise. Pour l’un ou l’autre élève, les vacances de plus de deux mois sont parfois très longues et cela permet de rattraper une matière ou de se préparer pour la rentrée. On veut la pérenniser et la développer en combinant rattrapage avec d’autres activités de loisir.
Quels autres enseignements sur l’école a apportés cette crise?
C’est une confirmation, l’école est très forte. Quand on s’unit entre parents, enfants, professeurs, politiques… on peut aller très loin. Cela a demandé un engagement énorme de tous les acteurs, surtout des enseignants. Et on a finalement réussi à ne pas céder. En offrant vraiment une formation, en présentiel ou en digital. En disant: nos enfants ont droit à une éducation malgré la pandémie.
Pourquoi pas de CovidCheck au lycée?
Cela vise plutôt des activités ponctuelles et de loisir. L’école c’est quotidien et ce n’est pas une activité volontaire. On ne peut pas aménager une barrière de contrôle devant toutes les écoles et faire repartir les élèves s’ils ne sont pas testés. L’école, surtout publique, doit être ouverte à tous les acteurs. L’Éducation nationale peut aider à gérer la crise sanitaire, mais on a une autre mission principale: éduquer.
D’ici la rentrée 2022, y aura-t-il des enfants de 6 ans vaccinés?
Je ne le sais pas. Il y a des demandes d’autorisation pour des vaccins pour moins de douze ans. On espère qu’il y en aura, mais on sait que la participation sera très probablement moins élevée que pour les adultes ou les jeunes.
Craignez-vous les conséquences psychologiques sur cette génération Covid?
Les élèves, les enfants, sont très forts. Mais un enfant de dix ans qui vit depuis un an et demi cette situation de pandémie, avec toutes ces restrictions… cela peut laisser une trace dans sa vie et sur sa santé mentale. Je crois qu’il y a des jeunes qui étaient plus fragiles et qui maintenant rencontrent des problèmes plus sévères, mais il y a aussi des jeunes forts et résilients.
Avez-vous fait des erreurs dans cette crise?
Bien évidemment. Combattre une pandémie, c’est savoir décider très très vite. Et on prendrait peut être, avec le recul et l’expérience, l’une ou l’autre décision d’une autre manière. Il y a tant d’exemples. On a réadapté les mesures sanitaires presqu’à chaque rentrée scolaire, car on les a évaluées.
Source : lessentiel.lu