Comme Israël, les États-Unis ou, il y a quelques jours, l’Autriche, le Luxembourg vaccinera-t-il bientôt les enfants de 5 à 11 ans contre le Covid-19? La réponse ne devrait plus tarder et résultera encore d’un calcul bénéfice-risque. Si l’Ukraine a observé dernièrement une aggravation des cas chez les enfants attribuée au variant Delta, ce n’est pas le cas au Grand-Duché, assure le Dr Isabel De La Fuente Garcia pédiatre, spécialiste en infectiologie au Centre Hospitalier de Luxembourg (CHL).
«Malgré un taux d’infection très élevé chez les enfants actuellement, le taux d’hospitalisation et de complications reste très faible avec zéro décès à ce jour au Luxembourg», précise le médecin. «Il y a tout de même des enfants qui sont décédés du Covid-19 dans le monde. Le taux de fatalité est très faible dans la majorité des pays mais non nul. Plusieurs centaines d’enfants décédés aux États-Unis», précise la pédiatre. Selon le ministère de la Santé, depuis le début de la pandémie au Luxembourg, 124 enfants de 0 à 14 ans atteints du Covid ont été hospitalisés en soins normaux et 5 en soins intensifs.
Le vaccin Comirnaty de BioNTech-Pfizer est, à ce stade, le seul autorisé pour les 5-11 ans et le Luxembourg attend pour éventuellement le recommander l’avis de l’Agence européenne des médicaments (EMA). «Suite à cela, nous verrons comment utiliser au mieux ce vaccin chez les enfants au Luxembourg», assure le Dr De La Fuente Garcia. La base volontaire devrait prévaloir comme pour les autres catégories d’âge.
Les données en provenance des États-Unis, où les enfants sont vaccinés depuis début novembre, sont également scrutées et attendues. La vaccination y a été engagée suite à l’approbation par la Federal Drug administration (FDA) après la publication des résultats d’une étude phase III du vaccin de Pfizer chez les 5-11 ans. Car il s’agit d’être sûr d’avoir «des données de sécurité suffisantes» confirmait mi-novembre, le Dr Thérèse Staub, médecin-chef du service des Maladies infectieuses au CHL.
«Les enfants ne sont pas des personnes qui en général vont faire des formes graves. Si on les vaccine c’est pour éviter que ce soit un réservoir de virus, surtout. Il faut être sûr qu’on soit en présence d’un vaccin qui n’a pas beaucoup d’effets secondaires chez eux. On attend d’avoir un peu plus de recul avec les données américaines», confiait le Dr Staub, avant de préciser: «On a noté des myocardites et des péricardites chez des adultes jeunes et la crainte c’est qu’il y ait peut-être un effet secondaire lié à l’âge qu’on ne connaît pas. C’est pour cela qu’on attend un peu avant de recommander chez les moins de 11 ans».
Source : lessentiel.lu