Le futur chancelier allemand Olaf Scholz s’est dit mardi favorable à une vaccination obligatoire contre le Covid-19 pour enrayer la flambée d’infections dans son pays. Une décision déjà prise par son voisin autrichien, mais également par la Grèce pour les personnes de plus de 60 ans. Malgré une réticence affirmée par les autorités depuis plusieurs mois, le sujet ne semble plus tabou au Luxembourg, où le Premier ministre Xavier Bettel s’est montré moins affirmatif que d’accoutumée sur la question…
«On ne peut jamais rien exclure. Nous prenons justement de nouvelles mesures pour ne pas en arriver là», a répondu le chef du gouvernement, évoquant «une question éthique» mais soulignant tout de même le pas que sont prêts à franchir d’autres pays d’Europe «dés le mois de février». «Pour le moment, les personnes ont le choix. Qu’elles décident de ne pas se faire vacciner et ainsi être privées d’activités et les obliger à recevoir une injection sont deux approches très différentes», avait introduit la ministre de la Santé, Paulette Lenert. Si avec ces mesures, ça n’augmente pas.
En clair, le gouvernement n’est pas pour une obligation a priori, mais face à la réticence d’une partie de la population, il pourra prendre la décision qui fâche. Lundi, le Luxembourg a annoncé un large renforcement du système du CovidCheck avec désormais la nécessité d’être vacciné ou guéri pour entrer dans un bar, dans un restaurant ou pour participer à un concert. Le passe sanitaire 3G (vacciné, guéri ou testé) sera également introduit dans le monde du travail.
Des mesures fortes qui s’apparentent à une dernière étape avant l’obligation vaccinale, dans le but de convaincre les plus réticents. Le Luxembourg souffre en effet d’un taux de vaccination qui «n’est pas assez important», dixit Xavier Bettel. Seule 66% de la population bénéficie d’un schéma vaccinal complet contre 79,4% en Espagne et 86,6% au Portugal par exemple. «Si avec ce nouveau système le taux de vaccination n’augmente pas, alors on ne sait plus quoi faire», concluait Paulette Lenert, un brin désabusée.
«Je ne m’attends pas à recevoir des applaudissements»
Plus tôt au mois de novembre, la ministre de la Santé avait pourtant avancé la nécessité de ne pas «ajouter de la polémique» en prenant des mesures radicales. Il y a quelques semaines, les marches blanches contre les mesures Covid avaient rassemblé plusieurs milliers de personnes. Le ton a changé. «Je ne m’attends pas à recevoir des applaudissements», a affirmé avec lucidité Xavier Bettel, qui a rappelé le risque de formes graves auquel s’exposent les personnes non vaccinées.
«Les citoyens ont le droit de manifester, nous vivons dans un pays libre. Mais je ne leur souhaite pas de terminer à l’hôpital en soins intensifs. Les infirmières me disent que c’est horrible. Les gens meurent en étouffant», a-t-il conclu. Un autre argument pour convaincre, encore.
Source : lessentiel.lu