La période d’harmattan, qui baigne le pays depuis la mi-novembre et qui va s’étendre jusqu’à la fin mars, se pose au niveau du département d’Odienné et partant toute la région du Kabadougou, de par le positionnement géographique, comme une période fragile, propice au développement de cas de méningite, maladie contre laquelle les populations sont appelées, plus qu’en tous autres temps, à se prémunir.
L’antenne locale de l’Institut national d’hygiène publique (INHP), à travers son premier responsable, le médecin en santé publique, Abdoulaye Ouattara, lance l’appel, sans toutefois alarmer quant à une probable épidémie.
Pour l’homme de santé, la situation géographique la zone du Kabadougou, la plaçant dans ce qui désigné comme la ceinture de la méningite en Afrique, appelle néanmoins à la vigilance et doit entraîner les populations à avoir la préoccupation de la prévention contre cette maladie mortelle mais évitable avec la vaccination.
Tracée par l’Organisation mondiale de la santé en 1960, la ceinture de la méningite est une bande latitudinale située à 10-15° Nord, qui va d’Est en Ouest de l’Éthiopie au Sénégal, ce qui représente une population à risque de plus de 400 millions d’habitants.
En Côte d’Ivoire, la zone partant de Bouaké et remontant à Katiola, Korogho, Tingrela, passant par Boundiali jusqu’à Odienné pour redescendre à Touba est incluse dans cette bande, où le risque d’épidémie de méningite est plus accrue en période d’harmatan.
La méningite une maladie mortelle en lien avec les périodes d’harmattan
Maladie due à une inflammation des méninges, l’enveloppe qui couvre le cerveau et la moelle épinière, la méningite est causée soit par des virus, soit des bactéries, soit des parasites.
Elle est l’une des affections fortement liées à la période d’harmattan, avec son vent sec, froid chargé de particules poussiéreuses de nature végétales (herbes, fleurs sèches, pollen), animales (plumes d’oiseaux, déchets de toute sorte), de microbes, de virus, de parasites, de champignons microscopiques.
Des particules porteuses de germes qui par le nez, les oreilles vont s’infiltrer et se propager via les vaisseaux sanguins, entraînant nombre d’affections, les unes plus graves que les autres, dont la méningite dont il est ici question.
« C’est une urgence de médicale en cette période », note docteur Ouattara, réitérant la disponibilité de ses services à accueillir tous ceux qui souhaitent se prémunir. Avant d’insister sur le fait que le vaccin reste le meilleur moyen de protection contre la méningite.
L’antenne de l’INHP d’Odienné dispose de vaccins de types A, C pour un coût de 2500 F CFA. Un autre d’un coût de 6 500 F est disponible contre toutes les autres formes de la maladie.
Pour le médecin de santé publique, la vigilance s’impose également. Une veille qui rend nécessaire de savoir reconnaître quelques signes cliniques de la maladie même si une ponction lombaire et une analyse du liquide céphalo rachidien restent indispensables pour la confirmation.
Comment soupçonner un cas de méningite ?
L’homme de santé enseigne de soupçonner un cas lorsqu’une personne fait de la fièvre, avec des céphalées, accompagnées de vomissement. La personne peut en plus éprouver du mal à supporter la lumière (photophobie) ainsi que le bruit (phonophobie).
« Si on y prend garde, on va jusqu’à une raideur de la nuque ce qu’on appelle la raideur méningite. La personne est cochée vous pouvez la soulever comme un bois, en totalité, en la prenant par la nuque », a-t-il ajouté, avant de souligner le fait qu’une guérison totale est possible, en cas de prise en charge précoce.
Auquel cas, l’on peut mourir de la méningite, « surtout en période d’épidémie pendant laquelle 10 à 15% des personnes atteintes succombent au bout de 24 heures, 48 heures », à l’en croire. Ou, avec plus de chance, trainent, à vie, des séquelles qui vont de l’épilepsie, à l’hydrocéphalie ou encore des paralysies.
D’autres précautions contre la méningite en temps d’harmattan
Même si l’idéal de protection contre la méningite reste la vaccination pour une prémunition sur deux ans, dans les zones à risque d’épidémie de la bande méningite, d’autres précautions, selon docteur Ouattara, restent de vigueur également, pendant l’harmattan pour des populations dites à risque notamment les personnes âgées de plus de 65 ans et les jeunes enfants de moins de cinq ans.
Des franges que l’on doit veiller à bien couvrir lors des nuits froides et poussiéreuses d’harmatan.
L’INHP d’Odienné pour le compte des enfants a entrepris des séances de vaccination, à prix réduits, dans les écoles. Le prix de 1500 F CFA est pratiqué contre 2500 F pour ce qui est du vaccin de types A, C.
Le responsable appelle par ailleurs, en accompagnement des actions de ses services, les cadres et élus locaux à initier des actions, tant de sensibilisation, que de soutien financier, en termes de prises en charges vaccinales, en faveur des populations les plus défavorisées pour qui qui débourser 2500 F à 6500 F, reste une grande difficulté.
Il a appelé également les populations à se prémunir et à prendre des précautions contre la grippe, une autre maladie liée à la période de l’harmatan contre lequel un vaccin existe aussi.
Source : AIP