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Santé / La Côte d’Ivoire face au défi de l’auto-suffisance en produits sanguins

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Financement, harmonisation des prix, sanctions… : le gouvernement ivoirien est plus qu’engagé à relever le défi de l’auto-suffisance en produits sanguins qui se chiffre à 250.000 poches de sang par an, avec une moyenne de 22.000 poches par mois.

Selon les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), pour être autosuffisant en produits sanguins, la Côte d’ivoire devrait prélever au moins 250.000 poches par an là où elle produit 160.000 soit un gap de près de 100.000 poches à combler.

Lors d’une conférence de presse, jeudi 28 avril 2022, le directeur général du Centre national de transfusion sanguine (CNTS), Dr Seydou Konaté a expliqué que cette  pénurie en produits sanguins entraine l’élévation du taux de morbidité et de mortalité, touchant particulièrement le couple mère-enfant.

« Plusieurs travaux ont montré que les malades qui ont besoin de produits sanguins le reçoive tardivement ou ne le reçoive pas. Soit 45% des femmes en couches et 35 % des enfants », a étayé Dr Konaté.

Parmi ces malades, se retrouvent les femmes enceintes qui pour des  retards de consultations prénatales sont exposées à la survenue de nombreuses complications hémorragiques cause d’anémie (44% des besoins en produits sanguins sont pour les femmes en couche). Pour ce qui concerne les enfants, le paludisme pris en charge tardivement constitue la principale cause d’anémie (53%), a-t-il poursuivi.

Un budget d’exploitation et d’investissement accordé au CNTS

Devant cette situation, le ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la couverture maladie universelle a fait un plaidoyer afin d’obtenir l’augmentation du budget d’exploitation et d’investissement du CNTS, a rappelé Dr Konaté lors de cette conférence de presse au siège dudit centre à Treichville.

Ainsi, le 23 février 2022 le Conseil des ministres a adopté une communication relative au renforcement de l’activité transfusionnelle et à la pérennisation des acquis. D’importantes mesures ont donc été arrêtées en vue de renforcer les capacités de production de sang des différentes structures du Centre national de transfusion sanguine, de façon à couvrir entièrement les besoins estimés à 250 000 unités de poches de sang par an.

Ainsi, au-delà du budget complémentaire accordé au CNTS dans le cadre de la phase 2 du Programme social du gouvernement (PSGouv 2), à hauteur de 2,5 milliards de FCFA pour financer l’achat d’intrants notamment les poches à sang, les réactifs de dépistage et de confirmation, la collation et la prime des donneurs, le Conseil a accordé de nouveau au centre, une rallonge budgétaire de 2,5 milliards de FCFA pour soutenir les activités de collecte de sang et pérenniser les acquis de l’activité transfusionnelle nationale.

Ce financement permettra, plus précisément, d’investir dans l’acquisition de véhicules de collecte mobile de sang, d’équipements de prélèvement, de laboratoires, de froid et de conservation mais également la réhabilitation des bâtiments des structures de production.

La bataille du terrain pour uniformiser les prix de cession et augmenter le nombre de donneurs

En plus de soutenir les activités de collecte de sang et pérenniser les acquis de l’activité transfusionnelle nationale, le gouvernement ivoirien a décidé de descendre dans l’arène uniformisant les prix de cession du sang et des produits sanguins à 3 000 Francs CFA aussi bien dans le secteur public que privé, en vue d’éradiquer la spéculation et les trafics de tout genre autour du sang.

Cet arrêté a été diffusé dans toutes les régions sanitaires du pays et dans toutes les structures hospitalières. Le CNTS communique présentement sur ce prix des produits sanguins dans les organes de presse mais également grâce à des campagnes publicitaires par des supports visuels

A la suite de ces décisions, le CNTS a mis en place plusieurs stratégies visant à augmenter le nombre de donneurs de sang mais surtout à les fidéliser. Ces stratégies reposent essentiellement sur un vaste plan de communication et d’investissement.

« Au nom du Ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture Maladie Universelle, je tiens à remercier toute la population ivoirienne pour son engagement au don de sang mais également la presse pour son implication dans ce combat noble de l’atteinte de l’autosuffisance en produits sanguins. », s’est félicité le directeur général.

Selon le DG, cette mobilisation de tous permet d’observer une remontée des prélèvements de sang de 14534 en janvier 2022 à 19875 à fin mars 2022. Toutefois, la mobilisation doit être renforcée davantage car les besoins réels sont de 22000 poches de sang par mois. Cet objectif ne pourra être atteint qu’avec la participation de tous et de façon régulière tous les trois mois.

« Je reste convaincu que nous atteindrons cet objectif si chacun joue sa partition », a-t-il conclu.

Deux contrevenants déjà mis aux arrêts

Vendredi 29 avril 2022, deux agents de santé ont été mis aux arrêts pour non-respect du prix forfaitaire de la poche du sang fixé à 3000 FCFA, a annoncé le directeur de cabinet du ministère de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle, Aka Charles Koffi lors d’une conférence de presse.

Dr Koffi a indiqué que, non seulement ces deux individus sont passible à la rigueur de la loi, mais aussi la clinique où les opérations se sont déroulées est fermée. Même si l’enquête est en cours pour situer les responsabilités, ils ont été mis à la disposition de la justice.

Toutefois, il a appelé avec insistance au strict respect du nouveau prix de la poche de sang 3000 FCFA. Non sans rappeler le numéro vert (143) pour dénoncer tous ceux qui se dresseront contre la loi.

 

Source : AIP

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