Tu veux sauver des vies avec un ver marin ? C’est n’importe quoi ! » Cette petite phrase, Franck Zal l’a souvent entendue à ses débuts en 2007, lorsqu’il cherchait des fonds pour financer son projet. Il faut dire qu’en pleine crise des subprimes, les investisseurs ne se bousculent pas au portillon. Mais le Breton d’adoption a la tête dure. Et une conviction bien ancrée : les arénicoles, ces petits vers de vase bien connus des flâneurs des littoraux bretons et normands pour les tortillons sédimentaires qu’ils laissent sur la plage, vont révolutionner la greffe d’organes. « En voulant comprendre comment ce ver, qui ne respire qu’à marée haute, parvenait à survivre en apnée pendant six heures à marée basse, j’ai découvert que son hémoglobine avait la faculté de se charger en oxygène à marée haute. Une fois à marée basse, l’arénicole puise dans ce stock pour survivre », raconte le fondateur de Hemarina.
Source : lemonde