La journée mondiale de la santé est célébrée le 7 avril de chaque année afin de sensibiliser le public sur des thématiques sanitaires spécifiques et rendre hommage au personnel soignant. Cette journée prend tout son sens en Centrafrique où l’accès aux soins de santé est extrêmement limité et où les cycles de violence exacerbent une situation sanitaire alarmante. Médecins Sans Frontières (MSF) saisit cette occasion pour revenir sur les événements marquants de l’année 2020 et souligner les défis dont ses équipes ont dû faire face jusqu’à ce jour.
Alors que l’attention de tous était tournée vers l’apparition d’une nouvelle pandémie, la COVID-19, la Centrafrique a été touchée par une épidémie nationale de rougeole au début de l’année 2020. Les équipes MSF ont aidé les autorités sanitaires à mener des campagnes de vaccination ciblant 310,000 enfants dans sept districts sanitaires du pays, en plus de traiter les enfants contre la maladie et d’autres maladies telle que la malnutrition. L’insécurité omniprésente, les contraintes logistiques et le coût de la mise en place d’une campagne de vaccination à grande échelle dans les régions reculées du pays ont fait de cette épidémie de rougeole un vrai défi à relever.
La pandémie de la COVID-19 n’a bien sûr pas épargné la Centrafrique. Une sensibilisation de masse sur les gestes barrières et le renforcement de toutes les mesures de prévention et de contrôle des infections ont été mis en place. Bien que la pandémie de la COVID-19 n’ait pas eu d’impact notable sur les taux de mortalité dans les établissements soutenu par MSF, elle a affecté ses activités car les restrictions de mouvement ont entraîné des retards dans la livraison des équipements et des médicaments et dans le déploiement du personnel.
La fin de l’année n’a pas été des plus calmes avec la reprise de la violence liée au processus électoral. Cette violence, toujours présente aujourd’hui, exacerbe la crise humanitaire déjà existante et entraînera des besoins sanitaires accrus et plus aigus. Pour répondre à l’impact direct de cette violence, les équipes MSF se sont déployées en dehors de leurs projets réguliers, notamment à Bouar, Grimari, Bossembélé, Mbaïki, Boali, Damara, Dékoa, Liton et Ippy pour aider les populations les plus touchées par le conflit. Les équipes ont été témoin de pillages, de blessures suite aux affrontements, de violences contre les civils, y compris violence sexuelle et d’importants déplacements internes et dans les pays voisins.
MSF appelle à la protection des civils et des infrastructures civiles par toutes les parties au conflit et au respect des structures de santé, des ambulances, du personnel médical, ainsi que des patients et de leurs accompagnants, et à ce qu’ils soient épargnés par la violence. Un accès durable et sans entrave à la population civile affectée par la violence doit être assuré afin d’assurer la continuité de soins médicaux indispensables.
En 2020, les équipes MSF en appui au Ministère de la Santé et de la Population ont réalisé 787,336 consultations ambulatoires, traité 516,947 cas de paludisme, pris en charge 1,831 cas de la violence, y compris blessés de guerre, facilité 19,119 accouchements, hospitalisé 67,787 personnes, réalisé 8,519 interventions chirurgicales, assuré un accès au traitement antirétroviral pour 8,122 personnes atteintes du VIH, pris en charge 8,588 malnutris et 3,227 survivant-e-s de la violence sexuelle.
MSF est une organisation médicale humanitaire internationale présente en République centrafricaine depuis 1997. Nos équipes portent secours aux populations dont la vie ou la santé sont menacées, dans le strict respect de l’éthique médicale et des principes de l’action humanitaire, à savoir la neutralité, l’impartialité et l’indépendance. En République centrafricaine, MSF gère 13 projets médicaux à Bria, Bangassou, Bambari, Kabo, Batangafo, Paoua, Bossangoa, Carnot et Bangui, en plus d’une équipe mobile d’urgence qui peut intervenir dans tout le pays.
Source : abangui.