Anciennement sous-directeur de la santé animale, le nouveau directeur des services vétérinaires du ministère des Ressources animales et halieutiques de Côte d’Ivoire, Dr Kallo Vessaly, a été confronté, dès sa nomination, à la gestion du foyer de grippe aviaire découvert le 9 août 2021 à Mondoukou, dans le département de Grand-Bassam.
Nommé le 23 août 2021, il a hérité de cette crise de grippe aviaire après celles de 2006 et 2015. Depuis lors, ses services ont abattu plus de 400 000 volailles dans un rayon de trois à sept kilomètres du foyer de cette épidémie virale et mis en place le protocole de surveillance épidémiologique, deux voisins de la Côte d’Ivoire, le Mali et le Ghana ayant aussi détecté des cas. L’importation de volailles de ces pays est aussi interdite.
Après la grippe aviaire en phase d’être circonscrite, l’autre défi de Dr Vessaly concerne la rage. Un cas de rage ayant entrainé le décès d’un homme dans le département de Divo, cette ville abritera, le 28 septembre 2021, la Journée mondiale de lutte contre la rage.
Autour du thème « Laissons les rumeurs et vaccinons nos animaux contre la rage », des séances de formation de vétérinaires et infirmiers seront organisées pour une bonne prise en charge des cas de morsure dans les zones reculées. Mais surtout, une centaine d’instituteurs seront également formés parce que les enfants constituent la plus large frange des cas de morsure et de morbidité alors que les instituteurs sont le plus en contact avec eux.
Des campagnes de sensibilisation communautaire, des séances de vaccination et des sketchs seront également au rendez-vous, pour amener les propriétaires à assumer leurs responsabilités en vaccinant leurs animaux de compagnie.« La Côte d’Ivoire a élaboré un plan national de lutte basé sur les évidences scientifiques, validé par l’OMS, la FAO et l’Organisation mondiale de la santé animale pour éradiquer la rage d’ici 2030 », a confié à l’AIP Dr Vessaly.
La Côte d’Ivoire a enregistré une évolution de son évaluation de 1 à 3 sur une échelle de 5 et entend atteindre un taux de vaccination de 70% des chiens pour espérer éradiquer la rage. Un autre challenge de Dr Kallo Vessaly concerne la peste des petits ruminants qui décime les moutons, cabris et porcs, causant d’énormes préjudices aux petits éleveurs.
« La peste des petits ruminants peut être facilement combattue parce qu’une seule dose suffit pour immuniser l’animal à vie », souligne le vétérinaire qui appelle à une vulgarisation des métiers de l’élevage, ses services s’évertuant à assurer la sécurité sanitaire de l’environnement et des conditions d’exercice de la profession par la prévention, la sensibilisation et la riposte en cas de diagnostic de maladies épidémiologiques ou endémiques animales.
A son avis, le secteur de l’élevage constitue un important levier de lutte contre le chômage (l’élevage de volailles, de lapins, par exemple, pouvant rapidement représenter une source substantielle de revenus pour les jeunes et les femmes qui n’ont besoin que d’encadrement au départ), ce que devrait faciliter la nouvelle Politique nationale de développement des ressources animales et halieutiques (PONAD).
La DSV est chargée de la coordination de la politique nationale de sécurité alimentaire à travers 30 directions régionales, 57 directions départementales, 148 postes d’élevages et 14 postes d’entrée aux frontières, mais aussi une trentaine de cabinets de vétérinaires privés (qui procèdent aux vaccinations) ainsi que les services vétérinaires de l’armée.
Source : AIP