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Santé / Face à un système de quarantaine saturé, des Néo-zélandais prennent la mer pour rentrer chez eux par leurs propres moyens

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Les règles pour entrer en Nouvelle-Zélande sont particulièrement strictes, à tel point que de nombreux Kiwis se retrouvent coincés à l’étranger, parfois depuis deux ans. Le système de quarantaine officiel étant saturés, ils sont de plus en plus nombreux à envisager de rentrer par leurs propres moyens. Et cela veut dire prendre la mer pour un long et périlleux voyage. Au risque que les accidents se multiplient, si des navigateurs peu confirmés s’y risquent.

La manière choisie par la Nouvelle-Zélande pour gérer la crise du coronavirus suscite tant la crainte que l’admiration. Le grand archipel océanien n’a subi qu’un bilan plutôt léger (5.899 cas, 28 décès) mais a instauré plusieurs vagues de mesures strictes, faisant craindre une véritable société à deux vitesses entre vaccinés et non-vaccinés. Le pays applique aussi des règles de quarantaine très strictes : les frontières du pays sont strictement contrôlées depuis le début de la pandémie, et seuls les citoyens, les résidents permanents et une poignée de travailleurs essentiels peuvent entrer, et tous doivent faire une réservation pour passer deux semaines en quarantaine contrôlée par le gouvernement (MIQ).

Les exilés de l’épidémie

La demande pour ces places a largement dépassé l’offre, et certains Kiwis qui voudraient rentrer chez eux passent des semaines à rafraîchir le site dans l’espoir d’obtenir une autorisation à rentrer. Les Néo-Zélandais sont nombreux à travailler à l’étranger, en particulier en Australie, mais aussi dans les pays d’Asie du sud-est et dans les îles du Pacifique. Et une grande partie de ceux-là n’ont plus vu leur famille depuis deux ans, avec toutes les conséquences négatives que l’ont peut imaginer.

Face à cette situation, The Guardian a rencontré un Kiwi qui a décidé de rentrer chez lui par ses propres moyens : Andrew Bates, bloqué en Australie depuis mars dernier, s’est résolu à prendre la mer: « La façon dont notre gouvernement contrôle le virus en Nouvelle-Zélande est en fait de contrôler le nombre de personnes qui entrent en Nouvelle-Zélande. Ils nous considèrent essentiellement comme des porteurs de virus. J’ai juste pensé que ce n’était tout simplement plus possible. Il faut que tu te bouges le cul et que tu prennes la situation en main toi-même. Vous ne pouvez pas attendre que le gouvernement vous autorise à revenir ou vienne vous sauver, vous devez le faire vous-même. »

10 jours de haute mer à haut risque

Bates est un navigateur expérimenté, et il a lancé une annonce sur les réseaux sociaux pour se constituer un équipage de compatriotes désireux de rentrer au pays. Il a rapidement croulé sous des centaines de demande. Mais il a gardé le cap : il n’a accepté à bord que cinq personnes avec une réelle expérience de la mer, et l’expédition a quitté Coffs Harbour le 15 octobre dernier. Cap sur Opua et la Baie des Îles, à travers la mer de Tasman : un voyage qui leur a pris 10 jours d’une navigation épuisante, à éviter les tempêtes et à gérer le mal de mer. Mais une fois arrivés, les membres de l’expédition ont quand même dû se mettre en quarantaine, à leurs frais. Pour en être dispensés, ils auraient du passer au moins 14 jours isolés en mer.

Bates a depuis créé un groupe Facebook appelé Trans-Tasman Transits, afin d’aider à mettre en relation d’autres Néo-Zélandais qui voudraient se lancer dans la traversée: « J’ai toujours ressenti une obligation envers les personnes que je laissais derrière moi. » Cinq autres bateaux seraient préparés au départ depuis l’Australie.

Et les autorités néo-zélandaises craignent que l’histoire de Bates et de ses compagnons ne fasse des émules ailleurs. Quatre personnes comptent entamer la traversée depuis Tahiti, à 2.200 milles nautiques de là, soit… 4.074 kilomètres. Ils espèrent arriver dans le courant du mois de novembre, si tout se passe bien. Des voyages à l’ancienne qui ne manquent certainement pas de charme sur le papier, mais qui restent dangereux, surtout si des marins d’eau douce suivent la voie tracée par ces marins aguerris.

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