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santé / Est-ce que les détecteurs de mensonge fonctionnent ?

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Un regard fuyant, les mains moites, des réponses décousues… Une personne qui ment peut rapidement être démasquée. Ou pas ! Il est bien connu que repérer rapidement et efficacement un menteur est le saint Graal de n’importe quelle agence de renseignements. Encore faut-il que les outils mis au point pour le faire soient fiables. Alors, est-ce que les détecteurs de mensonge marchent vraiment ? C’est la question de la semaine, posée par Anthony Romani, sélectionnée par la rédaction de Sciences et Avenir. Merci à tous pour votre participation.

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Le polygraphe peut être dupé de plusieurs manières

Utilisé aux États-Unis pour la détection de mensonges, le polygraphe mesure des variables physiologiques (pression sanguine, fréquences cardiaque et respiratoire, transpiration) pendant que la personne testée subit un interrogatoire. Ces variables sont censées refléter « l’expression corporelle du mensonge« , comme l’expliquait Sciences et Avenir dans un précédent article. « Néanmoins le lien entre mensonge et émotions d’une part et entre émotions et variables physiologiques d’autre part n’est pas linéaire et de ce fait difficilement prédictible. Sa fiabilité est remise en question », remarquait en 2015 (1) Olivier Oullier, professeur de psychologie et neurosciences à l’Université d’Aix-Marseille. Une étude du Conseil national de la recherche américaine avait d’ailleurs analysé 57 travaux et conclu que la fiabilité du polygraphe n’excède pas 80% (en laboratoire). En outre, les manières de tromper le système sont nombreuses.

Mais depuis le polygraphe, scientifiques et ingénieurs rivalisent pour améliorer les outils de détection, multipliant les projets plus ou moins aboutis. Par exemple, le laboratoire thaïlandais Nectec se vantait dans les années 2010 de détecter le mensonge grâce à la mesure des variations thermiques de la face. L’équipe Emotient de Marian Bartlett, à l’université de New York, a breveté, elle, l’automated facial action coding system, un programme qui détecte automatiquement à partir de l’analyse des mouvements des muscles faciaux les expressions produites par les émotions primaires (joie, peur, tristesse, surprise, dégoût, colère, dépit…), des sentiments généraux (positif, négatif et neutre) et complexes (frustration, confusion). Ces mimiques faciales sont ultrarapides. Et pour cause : personne ne peut les contrôler totalement d’où leur intérêt.

Le mensonge dans les yeux ?

Les mouvements des yeux trahissent les menteurs autant que les expressions faciales selon les spécialistes du Center for Unified Biometrics and Sensors de l’Université de Buffalo (États-Unis) qui ont analysé 40 conversations enregistrées par oculométrie (eye tracking), qui permet de suivre la direction du regard. Selon les experts, les yeux bougent en effet différemment selon qu’il s’agit d’une conversation normale ou d’un questionnement pouvant induire un mensonge. Ainsi, une personne qui maintient un mouvement oculaire constant dans les deux situations dirait plutôt la vérité mais on aurait affaire à un menteur quand les mouvements divergent. Le taux de réussite du système atteindrait 82,5 %. « C’est un meilleur score que ceux obtenus avec des interrogateurs humains qui avoisinent plutôt 65 % en moyenne », assure Ifeoma Nwogu, professeure assistante au CUBS. La chercheuse relativise néanmoins. Quelques sujets étudiés ont réussi à maintenir un mouvement des yeux usuel tout en trompant les chercheurs…

Source : sciencesetavenir

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