Un forum d’échanges sur les risques des avortements clandestins et la réduction de la mortalité maternelle a été organisé par le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement Côte d’Ivoire (REMAPSEN-CI) mercredi 24 mars 2021 à l’espace Manvy à Cocody les II-Plateaux.
Ce forum national d’interactions entre les acteurs des médias, de la société civile et des représentants des pouvoirs publics a permis de relever des pistes de solutions et fournir des informations de qualité pour la promotion de toutes les décisions sur la santé maternelle ratifiées par la Côte d’Ivoire, à l’exemple du protocole de Maputo et « faire bouger les lignes et rompre le silence sur les enjeux des avortements sécurisés ».
« La Côte d’Ivoire est signataire du protocole de Maputo, en 2011, relatif aux droits reproductifs à la santé femme en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie du fœtus. Cependant, depuis 10 ans, notre pays reste le seul des 10 pays francophones de l’Afrique de l’Ouest et du Centre à ne pas avoir de loi sur la santé de la reproduction. Dommage, car nous sommes encore très en retard. Cela doit changer », a affirmé la secrétaire exécutive de l’Observatoire national de l’éthique et du genre (ONEG), Kaba Fanta.
Elle a souligné l’importance d’un partenariat avec les hommes de médias, un maillon essentiel, pour véhiculer et promouvoir toutes les décisions prises par les pouvoirs publics.
« Nous, les leaders religieux, ne sommes pas fermés d’esprit comme le pensent les populations. Nous sommes des guides et des soutiens moraux, spirituels qui découlent sur le bien-être de nos fidèles. En plus, nous soutenons la majorité des décisions prises par les autorités de notre pays », a fait savoir le représentant de l’Alliance des religieux ivoiriens engagés dans la lutte contre le sida et les autres pandémies (ARSIP), l’imam Kamara. Il a ajouté qu’avec l’aide des partenaires, « nous nous ferons fort de faire comprendre à nos fidèles ce qui n’est pas bon pour eux, sans entrer dans la démagogie ».
Au terme de cet atelier, des recommandations fortes ont été formulées au nombre desquelles une grande campagne de communication en matière de planification familiale et d’accès aux services d’avortements sécurisés, la vulgarisation du contenu du protocole de Maputo et un plaidoyer auprès des députés et auprès des autorités coutumières, en plus de la communication interpersonnelle au niveau des communautés.
Environ 1,8 million avortements non sécurisés sont pratiqués chaque année en Afrique de l’Ouest avec un taux 540 décès pour 100 000 avortements, représentent de loin le taux le plus élevé au monde, selon des études.
« Cela doit interpeller les pouvoirs publics qui doivent aider les spécialistes de la santé à une meilleure prise en charge médicale de ce phénomène qui est une triste réalité », a indiqué le responsable du plaidoyer de IPAS Internationale, Aboudou Soro.
L’atelier a bénéficié de l’appui technique et financier de IPAS Internationale, a-t-on signalé.
Source : AIP