La cinquième vague de Covid-19 est bel et bien là et sème le trouble un peu partout en Europe, plus particulièrement dans certains pays d’Europe centrale, qui font face à une explosion du nombre de nouveaux cas quotidiens. Si l’exécutif français semble serein pour le moment, les trois prochaines semaines s’annoncent décisives et, à ce jour, aucun scénario n’est à exclure. En effet, si la courbe de nouveaux cas poursuivait son inexorable ascension, comme en Autriche, en Allemagne, en Belgique ou encore aux Pays-Bas, la situation pourrait se tendre sérieusement dans l’Hexagone à la veille des fêtes de fin d’année. Le spectre des couvre-feux et autres confinements plane au-dessus de nos têtes.
L’hôpital sous surveillance
La nouvelle vague de Covid-19 survient alors que l’hôpital est déjà sous tension. Bien avant le Sars-CoV-2, les hôpitaux connaissaient des hivers difficiles, les services d’urgences étaient souvent débordés, comme en témoignent les nombreux reportages tournés sur le sujet durant les précédentes années. La pandémie étant passée par-là, l’hôpital a connu une véritable hémorragie de soignants ces derniers mois, ce qui crée une situation sans précédent de pénurie de professionnels de santé.
Les chiffres sont inquiétants : selon la Fédération hospitalière de France (FHF), ce sont 2 à 5 % des postes de soignant qui seraient vacants actuellement et, selon le conseil scientifique, la pénurie de soignants serait responsable de la fermeture de 20 % des lits dans les hôpitaux publics français. Une nouvelle vague d’hospitalisations de malades du Covid-19 pourrait alors tourner au casse-tête, voire à la catastrophe, et ne pourrait être encaissée sans de nouvelles déprogrammations médicales ou chirurgicales. C’est dans cette optique que la Direction générale de la santé a adressé aux professionnels de santé libéraux la semaine passée un DGS urgent, dont elle a le secret, les informant de la possibilité de les réquisitionner si les conditions l’exigeaient. Ambiance.
Les trous dans la raquette de la couverture vaccinale
Il y a une donnée qui fera la différence entre les pays touchés par cette cinquième vague, c’est le taux de vaccination dans la population à risque de développer une forme grave. En France, 7,6 % des plus de 60 ans ne sont pas vaccinés, soit environ 2 millions de personnes.
En comparaison, en Suède, ce chiffre s’élève à 5,5 %, 65 % en Bulgarie, tandis que les bons élèves de la classe sont l’Espagne, le Portugal ou encore l’Irlande, dont le taux de vaccination des personnes de plus de 60 ans approche les 100 %. Trop de Français potentiellement à risque ne sont pas encore vaccinés et il serait urgent de tout mettre en œuvre pour y remédier.
Une troisième dose contre la baisse des anticorps circulants
La cinquième vague de Covid-19 est très différente de la quatrième survenue cet été pour plusieurs raisons. D’abord parce que les conditions climatiques hivernales, froides et humides, conduisent à se retrouver à l’intérieur plutôt qu’à l’extérieur, à moins ouvrir les fenêtres, donc à moins bien aérer. Il est désormais scientifiquement établi que la transmission du Covid-19 se fait via les aérosols, c’est-à-dire par des gouttelettes dispersées dans l’air ambiant, et le risque est démultiplié dès lors que les rencontres ont lieu en intérieur dans des espaces clos plus ou moins bien aérés. L’autre paramètre qui distingue la quatrième et la cinquième vague est la chute du taux d’anticorps circulants. Cet été, la France sortait d’une séquence de vaccination massive, les taux d’anticorps étaient très élevés, ce qui bloquait relativement bien la transmission du virus, limitant ainsi sa circulation. Six mois plus tard, la protection contre les formes graves de la maladie reste excellente, mais pas celle contre l’infection.
C’est la raison pour laquelle l’exécutif a lancé une campagne de troisième dose de vaccination, troisième dose qui provoque une explosion du taux d’anticorps neutralisant ainsi de nouveau la transmission par les personnes vaccinées. Autre avantage de ce « booster » réalisé à 6 mois et bientôt proposé à tous les Français de plus de 50 ans, il offre une protection beaucoup plus durable que la deuxième dose et il procure une protection très rapidement après l’injection.
Source : lepoint