La pandémie de Covid-19 continue de se développer sur le continent africain. D’après l’OMS Afrique, qui a tenu son point presse hebdomadaire jeudi 28 octobre, on décompte aujourd’hui près de 8,5 millions de cas sur l’ensemble du continent. La maladie a déjà tué plus de 217 000 personnes. Bien que les vaccins commencent à arriver dans des quantités conséquentes, seuls 5,7% de la population a aujourd’hui accompli un schéma vaccinal complet. Et les campagnes risquent de subir un coup de frein, car l’Afrique manque maintenant de seringues.
Le Rwanda enregistre l’un des meilleurs taux de vaccination contre le Covid-19 d’Afrique. Deux millions de Rwandais ont reçu les deux injections et 90% des adultes de Kigali sont vaccinés. Pourtant, aujourd’hui une nouvelle menace plane: celle du manque de seringues.
« C’est un problème important, surtout quand vous avez des vaccins en stock et que vous ne pouvez pas les administrer parce que vous manquez de seringues, explique le docteur Sabin Nsanzimana, directeur général du Centre biomédical du Rwanda. Aussi, les vaccins que nous recevons grâce à des mécanismes comme Covax, ont souvent une date de péremption très proche, et cela renforce la pression. La pénurie de seringues se fait réellement ressentir. »
Autre difficulté, certains vaccins requièrent des seringues particulières. Sibusiso Hlatjwako est le directeur Afrique de PATH, une ONG dans le domaine de la santé, qui vient de réaliser une étude sur la pénurie de séringues en Afrique : « Le vaccin Pfizer utilise une seringue différente des autres. C’est un nouveau modèle qui ne peut pas être utilisé pour d’autres vaccins. Les fabricants devraient donc lancer de nouvelles lignes de production, ce qui peut prendre une année entière. Si rien n’est fait pour affronter cette pénurie, les pays devront faire des choix difficiles : utiliser les seringues pour les vaccins contre le Covid ou pour ceux contre les maladies infantiles… »
D’après PATH, il manque déjà au continent africain plus d’un milliard de seringues.
Source ; Rfi