Un chercheur de Québec souhaite créer rapidement une plateforme québécoise de développement de vaccins visant à prévenir les contrecoups liés à une pandémie afin d’éviter de revivre le chaos de la COVID-19.
Le Dr Denis Leclerc est extrêmement fébrile face à ce projet qu’il décrit comme « le legs de sa carrière ». L’idée est à terme de créer un organisme gouvernemental ou à but non lucratif qui développe des plateformes vaccinales qui préviendraient la spirale de conséquences liées à une pandémie.
Un peu comme si nous avions déjà eu une plateforme permettant de vacciner rapidement la population contre la COVID-19.
« Avant le virus actuel, le SARS-COV-2, il y a eu le SARS-COV-1 au début des années 2000. Si la boîte avait existé, il est vraisemblable de croire qu’on aurait déjà eu un vaccin existant. Peut-être pas efficace à 95 %, mais même si c’est efficace à 50 %, la situation aurait été bien différente au Québec », analyse le Dr Leclerc. « Ça aurait permis de limiter les dégâts. »
Inspiré du Dr Frappier
Le médecin insiste sur l’aspect public de ce projet. L’idée n’est pas de vendre le concept à une pharmaceutique et d’empocher le gros lot ; au contraire.
« La vision, l’idée, c’est d’être au service des Québécois ou des Canadiens pour les protéger », insiste-t-il, assurant qu’une telle structure aurait la capacité de remplir cette mission de fabrication de vaccins.
« Quand on y pense, pour protéger les Québécois, ce dont j’ai besoin, c’est 8 à 10 millions de doses. Ce n’est pas tant que ça. Les plateformes sur lesquelles je travaille aujourd’hui, avec un fermenteur de 50 litres, je peux faire des millions de doses. C’est tout à fait pensable de mettre ça en place ici, à Québec. »
Il s’inspire notamment des travaux du DrArmand Frappier, qui fabriquait les vaccins destinés à la population québécoise au milieu du siècle dernier pour financer ses travaux de recherches. Un modèle que souhaiterait faire revivre Denis Leclerc.
« Tout ça a été sous-financé et délaissé par les gouvernements avant d’être récupéré par des intérêts privés. Je voudrais qu’on recrée une structure gouvernementale dans le but d’être une police d’assurance pour les Québécois », précise le chercheur de l’Université Laval. « Parce que, là, on est dépendant des autres. Il faut s’assumer, on a la capacité et le savoir pour le faire. »
Prochaines étapes
Les prochaines étapes seront l’acquisition d’équipement de production de vaccins et la formation des équipes de chercheurs. En marge de ces étapes, le Dr Leclerc continuera d’évaluer la meilleure forme que pourrait prendre l’organisme.
Le chercheur espère maintenant que le politique embarquera dans son projet. Il indique qu’un premier jalon majeur du financement du projet lui a été confirmé quelques semaines avant Noël. Le Journal a pu confirmer qu’un montant de 4,8 M$ sera annoncé au cours des prochaines semaines par différents organismes gouvernementaux.
Source : journaldequebec