28 millions d’années de vie perdues à cause de la pandémie… Voici un chiffre qui résume bien la tragédie du Covid-19 et la crise sanitaire que le coronavirus a entraîné. Ce total est le résultat d’une étude publiée le 3 novembre 2021 dans le journal BMJ, analysant l’ensemble des décès prématurés survenus en 2020. Selon l’étude de l’université d’Oxford (Royaume-Uni), qui a étudié ces décès dans 37 pays où ces données étaient fiables (dont l’Europe, l’Amérique du Nord et quelques pays asiatiques) ces morts avant l’âge ont augmenté le nombre d’années de vie perdues d’environ 10%, passant d’environ 194 millions d’années dans une année normale à 222 millions en 2020. Seuls six pays n’ont pas subi cette augmentation de décès prématurés, principalement des pays qui ont su bien gérer la crise sanitaire telle que la Nouvelle-Zélande ou la Corée du Sud.
Une mesure qui prend en compte la mortalité et l’âge des personnes concernées
Auparavant, les études sur les conséquences de la pandémie en termes de vies perdues se concentraient uniquement sur l’excès de mortalité, estimant à au moins trois millions les morts directes et indirectes causées par le Covid-19. Cette nouvelle mesure sur les années de vie perdues prend aussi en compte l’âge des personnes décédées prématurément, car l’impact sociétal n’est pas le même s’il s’agit de quelqu’un de 10 ou de 90 ans. Dans un pays comme la France, où l’espérance de vie pour un homme à la naissance est de 79 ans selon l’Insee, le premier aurait perdu près de 70 ans de vie alors que le deuxième n’aurait rien perdu par rapport à ce qu’il aurait pu espérer vivre à la naissance. Selon les auteurs, cette mesure permet aussi de mieux comprendre la situation dans chaque pays. Par exemple, l’excès de mortalité en 2020 est similaire entre l’Espagne et les États-Unis (160 pour 100.000 habitants), alors que le nombre d’années de vie perdues est presque deux fois plus élevé dans le pays nord-américain (3.400 contre 1.900 pour 100.000 habitants). Montrant que les personnes décédées en Espagne étaient bien plus âgées qu’aux États-Unis.