Pour la prise en charge des malades souffrant de la drépanocytose, la République centrafricaine ne dispose que d’un seul centre de recherche et de lutte contre cette maladie. Cet unique centre situé à Bangui reçoit plus de soixante malades par jour, mais éprouve d’énormes difficultés. Il s’agit, entre autres, du manque de médecins qualifiés, de laborantins, d’équipements médicaux et de médicaments.
Situé au Centre national hospitalier de Bangui (CNHUB), le centre de prise en charge des drépanocytaires, n’est composé que de 5 salles d’hospitalisation pour 22 lits et accueille plus de 60 malades par jour. Une cinquantaine de personnel soignant y travaille en rotation pour suivre les patients.
« Nous fonctionnons 24 H/24 avec des consultations et suivis de routine. Il y a un service de garde qui est là pour surveiller les patients qui sont hospitalisés. Mais le centre n’a vraiment pas la capacité d’accueillir beaucoup de malades. Pour illustration, nous plaçons dans la salle de réanimation même ceux qui n’ont pas besoin d’une intervention d’urgence », explique Nadège Madopéo, médecin chef du centre.
« Nous avons un problème de délestage tous les jours »
Si le centre fait face à une faible capacité d’accueil, selon Nadège Madopéo, la fourniture en énergie pose aussi problème en raison de multiples délestages.
« Nous avons un problème de délestage tous les jours et nous n’avons pas un groupe électrogène. Du coup, nos patients qui doivent être placés sous oxygène sont en difficulté et cela nous inquiète aussi. Au niveau du laboratoire, nous l’ouvrons de 7h à 15 h mais nous n’avons pas assez de laborantins. De fois, nous sommes en rupture de médicaments », fait-elle savoir.
Un parcours difficile pour les parents des malades
Rita a quitté Bimbo pour amener sa fille de 7 ans au rendez-vous. Cela fait plus d’un an qu’elle fréquente ce centre. Elle apprécie l’accueil et la qualité des soins, mais déplore quelques difficultés rencontrées par les parents des patients.
« Les salles sont petites. Souvent, les médicaments manquent quand il s’agit d’une intervention d’urgence. Nous sommes parfois obligés de sortir et d’aller dans les pharmacies de la place pour en acheter », témoigne Rita.
Le centre de recherche de lutte contre la drépanocytose est créé en 2018 dans le but d’aider et de soulager les souffrances des drépanocytaires. Cependant, la prise en charge n’est pas totalement gratuite. Cette situation entraîne souvent la mort de certains patients qui n’ont pas assez de moyens, selon le médecin chef qui indique également que 5 drépanocytaires ont perdu la vie au mois de mai dernier.
Source : abangui