Au Royaume-Uni, il ne fait pas bon avoir une « envie pressante » en pleine rue. Selon The Guardian, le nombre de toilettes publiques serait en train de fondre comme neige au soleil. Le quotidien britannique cite une étude menée par Jack Shaw, un chercheur qui s’est penché sur cette épineuse question. Selon lui, entre 2015 et 2021, le nombre de toilettes publiques ouvertes a drastiquement chuté, passant de 3 154 à 2 556.
Un constat inquiétant, partagé et amplifié par Raymond Martin, directeur général de la British Toilet Association : « Nous pensons avoir perdu 50 % de toutes les toilettes [publiques autonomes] à travers le pays au cours des dix dernières années », explique-t-il, qualifiant le phénomène de « situation de crise. »
De nombreux utilisateurs
Et le responsable associatif d’insister sur l’importance du sujet, qui peut sembler un brin secondaire. Selon lui, si la majorité des gens n’a que très rarement le besoin de faire usage de ces toilettes publiques, une large partie de la population peut en avoir un besoin renforcé : les chauffeurs de taxi, les livreurs, les travailleurs en extérieur, les personnes handicapées, les femmes enceintes ou les parents avec de jeunes enfants, les personnes âgées, etc. Pour pallier ce problème, différents acteurs du secteur recommandent à Londres de rendre obligatoires l’installation et l’entretien de ses toilettes par les municipalités.
Coupes budgétaires
Jusqu’à présent, raconte The Guardian, ces dernières ne sont que « recommandées » par les pouvoirs publics. En effet, quand l’usage de tels endroits s’est développé à la fin du XIXe siècle, les cabines publiques ont prospéré, encouragées par un courant hygiéniste et les autorités publiques rendant leur obligation inutile. Mais depuis, l’heure étant aux coupes budgétaires publiques, les localités britanniques n’ont eu de cesse d’alléger leurs dépenses, les toilettes publiques en faisant fréquemment les frais. Conséquence : aujourd’hui, 90 % des Londoniens sondés estiment que la capitale anglaise manque cruellement de WC publics.
Source : lepoint