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Santé / 1er jour de grève de l’hôpital Gabriel Touré : Le service minimum respecté, des malades en détresse

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Décidé pour quatre jours, l’hôpital Gabriel Touré a commencé son premier jour de grève hier, mardi 1 décembre 2020.Avec l’absence de plusieurs agents de santé, le respect des consignes syndicales par l’observation d’un service minimum par le personnel sur place, voire le manque d’affluence, on peut ainsi parler de la réussite de ce coup dur (grève) pour l’Etat malien.

Avec une devanture presque vide, une salle d’accueil non affluente comme d’habitude, et des départements contenant peu de monde, l’hôpital Gabriel Touré a traversé une journée pas comme les autres, ce mardi 1 décembre 2020.

Le constat était patent tant au niveau du bloc d’accueil, dans le département de la chirurgie et de la pédiatrie qu’au niveau des départements de médecine gastro entrologie, dans la cardiologie, la diabetologie, la neurologie, la dermatologie…Si tous les 4 guichets que contient le bloc d’accueil s’ouvraient en temps normal, cette grève a fait que c’est seulement le quatrième guichet qui est resté ouvert. Les mêmes dispositifs étaient appliqués quant aux guichets de la caisse nationale d’assurance maladie (CANAM), où les gens se mettaient en rang pour les différents services. Ainsi assis en salle d’accueil, Sékou Famanta, un étudiant à la Faculté du droit privé devrait normalement obtenir les résultats d’une analyse dont il avait besoin. À cause de la grève, il nous fait part de l’absence du médecin censé lui communiquer lesdits résultats. « Il y a un manque d’affluence, peu de personnes sont au boulot aujoud’hui. Cela joue sur tout le monde », a-t-il soutenu, assis dans le désespoir.

Quant à Fatoumata Sangaré, l’accompagnatrice d’un malade hospitalisé avant cette grève, « l’arrêt de travail par des grévistes n’a pas été senti à mon niveau. Parce qu’il y a déjà des médecins qui s’occupent bien de lui ».De son côté, le vieux Coulibaly qui accompagne sa femme estime que rien a changé . « Ma femme va bien, elle est hospitalisée et continue de recevoir ses soins grâce aux médecins présents », a-t-il dit. Contrairement à celui-ci, Astan Camara qui était venue de Koulikoro a pu sentir l’effet de cette grève. « Je suis venue de Koulikoro avec un enfant afin de faire le scanner à la tête.Mais on me dit que cela n’est pas possible aujourd’hui, je suis donc obligée d’aller ou de le faire dans un autre hôpital »,a-t-elle signalé. Tout comme certains patients, ce premier jour de grève a été une perte pour Youssouf Tolo, un vendeur de carte. « D’habitude, notre activité marche très bien, parce que les gens qui viennent font des achats de carte pour leur téléphone. Mais puis qu’il y a peu de monde, nous constatons des pertes », a-t-il dit. En charge de gérer le parking, Issa Keita se voit aussi perdre beaucoup d’argents durant ces périodes de grève.

« Malgré cette grève, nous sommes tenus de respecter la loi. En tant que cheffe de service de l’accueil, de l’orientation et de la communication de l’hôpital, je dois être forcément être là. Nous ne pouvons pas faire l’absence totale sur ce lieu de travail », explique Mme Aicha Keita. Il n’y a pas trop d’affluence, mais le service minimum est quand même assuré, a-t-il dit, évoquant ceci : « Nous sommes là pour les cas d’urgence et les situations à gérer rapidement : cas d’accident grave ; de crise… ».

Malgré cette grève, a-t-elle ajouté, vous trouverez à tous les niveaux les chefs de service accompagnés de quelques agents pour assurer le service maximum. Les conséquences d’une telle grève sont nombreuses et diverses, parce que Gabriel Touré est un grand hôpital, explique la responsable.

Même si le responsable du département de médicine gastro entrologie et celui de la pédiatrie n’ont, à l’occasion, pas voulu se prononcer, les syndicalistes Dr Abdoul Karim Doumbia et Mama Boubacar Bamany n’ont pas manqué de mot. À leurs dires, les points qui font l’objet de revendication peuvent être résumés à trois points essentiels : amélioration des conditions de vie et de travail du personnel ; amélioration des conditions d’accueil et de soins des patients ; et le non-respect des engagements pris par les autorités du pays. Quant au premier point, ils déplorent la coupure des avantages accordés aux enseignants chercheurs par le gouvernement. « C’est vraiment humiliant, ils ont coupé 51 000 F sur ces avantages ou primes accordés à ces chercheurs. Seuls les chercheurs de l’hôpital Gabriel Touré sont victimes de cette situation, les chercheurs des autres hôpitaux continuent de bénéficier de ces primes », ont-ils déploré.

Sur le deuxième point (amélioration des conditions d’accueil et de soins des patients), ils trouvent que l’accès à l’hôpital est difficile à cause des gens (boutiquiers et vendeurs) qui se sont installés partout, bloquant les accès. « Les conditions d’accueil sont mauvaises en cette période de covid-19, les gens sont obligés de faire de rangs, ou de se bousculer au niveau de l’accueil, certaines toilettes et salles de travail ne peuvent pas être utilisées par les patients et personnel, chaque personnel achète sa tenue de travail (blouse), il n’y pas d’insigne ou de badge pour identifier ces agents des autres personnes », ont-ils évoqué, soulignant l’insuffisance des guichets de l’hôpital.

Source : abamako

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