Sur les fonts baptismaux il y a quelques semaines seulement, le Collectif des Enseignants-Chercheurs du Mali a, au cours d’un point de presse animé hier, mercredi 9 septembre 2020, dénoncé l’attitude du bureau actuel du Syndicat national de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (SNESUP) qu’il qualifie de non dynamique. Il a demandé la prise en compte des préoccupations des Enseignants chercheurs du Mali.
À peine mis en en place, le collectif des Enseignants-chercheurs commence un combat de titan en faveur des enseignants chercheurs. Il met de côté le bureau syndical qu’il trouve incompétent et caduc. Ce collectif, selon le document de presse mis à notre disposition, « est né à la suite du manque de dynamisme du syndicat mère à savoir le Syndicat national de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (SNESUP ».
À en croire ce document, ce qui justifie la mise en place de ce collectif, c’est, entre autres : le refus de CEN-SNESUP de revendiquer l’article 66 et l’indice 3000 au bénéfice de tous les enseignants-chercheurs ; la fin de mandat du CEN-SNESUP depuis l’année 2012, qui entrave les revendications dans les doléances des Enseignants-Chercheurs du Mali ; l’inaction du CEN-SNESUP pour la défense et l’intérêt des Enseignants-Chercheurs de l’enseignement supérieur du Mali ; la volonté manifeste du CEN-SNESUP à substituer les heures supplémentaires en indemnités mensuelles, qui est de nature à récompenser les moins méritants ; l’amateurisme du CEN-SNESUP dans la substitution des frais d’encadrement en indemnités spéciales d’encadrement, qui pénalise le bon fonctionnement de l’IPU (ex-ISFRA) et de l’EDSTM (École Doctorale) ; l’irresponsabilité avérée du CEN-SNESUP au recrutement statutaire des Enseignants-Chercheurs, qui impacte sur la qualité de la formation ; l’insouciance du CEN-SNESUP face à la non-opérationnalisation des Enseignants chercheurs recrutés dans le cadre de la bi-appartenance pour résorber le manque criard du personnel Enseignant-Chercheur dans les IES (FMOS, FAPH, INFSS, USJPB et autres).
Aller tout de suite à un congrès pour la mise en place d’un nouveau bureau « légal et légitime » du SNESUP est l’objectif principal de ce collectif. À l’analyse de ces Enseignants chercheurs, la mise en place de nouveau bureau pourra légitimer et crédibiliser le SNESUP aux yeux des partenaires stratégiques. Elle permettrait, selon le directoire du collectif, de fédérer l’ensemble des Enseignants-Chercheurs de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique sous la même coupole.
Les préoccupations des enseignants-chercheurs
Le collectif va loin. Il souhaite une redynamisation pacifique, effective, collégiale et démocratique du CEN-SNESUP. Le prochain bureau syndical aura beaucoup à faire pour la résolution des préoccupations des Enseignants chercheurs. Ces préoccupations, selon le directoire du collectif, sont :le paiement immédiat et intégral des arriérés d’heures supplémentaires et des frais de taches liés aux examens au titre des années universitaires 2017-2018, 2018-2019 et 2019-2020 dans les IES ; l’application immédiate de l’article 66 du statut des Enseignants-Chercheurs de l’Enseignement supérieur avant fin novembre 2020 avec rappel à partir du 1er janvier 2020 ; la convention de signature de la nouvelle grille indiciaire avec l’indice plafond à 5000 et la revalorisation des primes / indemnités à hauteur de 500% à compter de janvier 2021 ; la tenue régulière des sessions de la CNELA, organe unique pour l’avancement des enseignants-chercheurs au Mali ; le recrutement massif et régulier d’Enseignants-Chercheurs suivi d’opérationnalisation sans condition du personnel affecté dans les institutions d’enseignement supérieur pour pallier le manque considérable ; l’uniformisation et extension des fonds du programme de formation des formateurs (PFF) aux grandes écoles et instituts pour le financement des thèses ; la mise à disposition d’un passeport de service au profit du personnel Enseignant Chercheur avant fin juin 2021. Les Enseignants chercheurs demandent à ce que « des dispositions particulières pour le campus universitaire de Kabala en matière de sécurité et de transports pour le travailleur (plusieurs cas d’accidents et d’attaques par des hommes armés sur la route) ». Ils sollicitent également un projet d’élaboration d’un cadre juridique pour les Enseignants-Chercheurs et l’espace universitaire pour leur protection et leur sécurisation dans l’exercice de leur fonction avant fin 2021.
La revendication à chaud du Collectif des Enseignants chercheurs, c’est l’organisation du congrès statutaire au plus tard fin octobre 2020 et la mise en place des comités dans les universités, grandes écoles et instituts avant la fin de l’année.
Source : abamako