L’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Cocody est le théâtre, ces 22 et 23 septembre 2022, d’un Atelier de formation des formateurs et à la mise en place officielle de 10 Clubs de Jeux traditionnels dans les établissements scolaires, en raisons de 5 collèges et lycées publics, et 5 autres du privé. Avec, en ce qui concerne les formateurs, 2 enseignants et/ou éducateurs par établissement, ainsi que 2 étudiants en fin de cycle de Master en management des Loisirs de l’Institut national de la Jeunesse et des Sports (Injs ).
Les jeux traditionnels, des activités ludiques qui marquent une époque
Représentant le Ministre du Tourisme, Siandou Fofana, à cette activité de la Direction de la Formation, de la Valorisation et de la Promotion des Jeux traditionnels, Mme Isabelle Anoh, Directrice générale des Loisirs, a réaffirmé que » Les jeux traditionnels sont des activités ludiques qui marquent une époque et/ou une région précise. Ils représentent un patrimoine très riche, car facilitant la réflexion, l’éducation, la sociabilité de chacun, la découverte d’une culture, d’une manière d’être d’un peuple à un certain moment de son histoire », paraphrasant l’anthropologue Meirieu.
Quant au Pr Emmanuel Gala Bi Tizié, son Directeur en charge des Jeux traditionnels et maître d’oeuvre de cette activité, il a indiqué que « Si ces jeux ont longtemps servi de base au développement des communautés africaines d’hier, force est de constater leur disparition de nos jours. Car avec la propagande de ceux venus d’ailleurs (plus pratiques et/ou sophistiqués comme les consoles électroniques qui occupent à longueur de journée les enfants), les jeux traditionnels ont perdu de leur éclat ». D’où l’impérieuse nécessité de leur préservation et de leur offrir un bain de jouvence.
Afin que dans ce rendez-vous universel du donner et du recevoir qu’implique la mondialisation, les loisirs exogènes ne transforment voire ne déforment et ne détruisent nos adolescents, donc essentiellement nos élèves, les laissant sans repère, et s’adonnent le plus souvent à des comportements autodestructeurs et antisociaux.
L’établissement de Clubs de Jeux traditionnels dans les établissements scolaires dont le « La » a été donné en mai dernier, a pour but de mettre un terme à ce processus d’acculturation des générations actuelles et futures.
D’autant plus que, selon la Directrice générale des Loisirs, au nom du Ministre Siandou Fofana, argue qu’il revient aux pouvoirs publics de s’attaquer véritablement à ladite problématique. D’où les instructions à sa Direction générale à travers son démembrement en charge des Jeux traditionnels, depuis l’année 2017, de mener une étude socio-anthropologique sur les jeux traditionnels dans différentes régions du pays. A mi-parcours, cette étude a permis de collecter un ensemble de jeux endogènes.
En vue de pérenniser ces pratiques culturelles et de contribuer de façon notable à la socialisation des générations actuelles, l’introduction des jeux traditionnels dans l’extra-scolaire, se présente, à tous égards, comme une nécessité.
La création des clubs de jeux traditionnels pour une transmission des valeurs culturelles
En effet, selon Dr Roland Bini, l’un des formateurs, expert de ladite Direction et au coeur de cette étude, par la pratique d’activités (propres à nos régions) qui comportent des règles, les élèves développent leurs capacités d’adaptation et de coopération. Ils comprennent et acceptent l’intérêt et les contraintes des situations collectives. Par conséquent, la création des clubs de jeux traditionnels au sein des établissements scolaires est un excellent moyen de transmission des valeurs culturelles à ceux-ci, en vue de leur insertion sociale. Il s’agit de véritables espaces d’éducation, voire d’apprentissage par le divertissement.
En somme, pour que le loisir endogène acquière de l’importance dans les habitudes de vie des enfants, des élèves, des jeunes et devienne par la même occasion un indicateur pertinent de développement, il doit être promu à l’école.
C’est pourquoi en 2021, deux clubs-pilotes de jeux traditionnels ont été installés au sein des établissements secondaires suivants : le Groupe Scolaire Onyx Excellence de Yopougon et le Lycée Moderne de Bingerville. Après le lancement officiel aux Cours sociaux d’Abobo.
Pour l’année scolaire 2021-2022, 8 établissements du secondaire avec à la clé, 1000 bénéficiaires, qui intègrent ledit projet.
Le tout avec le concours du Ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation.
Il importe de noter que les 10 établissements secondaires sont disséminés dans les communes d’Abobo, de Bingerville, de Port Bouët et de Yopougon.
Pour en revenir à l’Atelier de formation des formateurs, il faut signifier qu’il s’agit des éducateurs, des enseignants du secondaire, des agents de la Direction générale des Loisirs et des étudiants de l’Injs, option Loisirs. Le concours de la tutelle consistant à apporter un appui financier et technique aux Clubs de jeux traditionnels.
Au plans axiologique et utilitaire, ce sont ces modules qui font l’objet des items pour les formateurs : » Accompagnement scolaire par les jeux ; Créer et animer un club de jeux ; Présentation et démonstration des jeux traditionnels ; Jeux traditionnels de l’année scolaire 22-23 « .
Quant à la typologie des jeux, ils se déclinent comme suit, pour l’essentiel. Les Jeux d’adresse (Assoa de Adzopé), de stratégie (kpêh ou Awalé bété Gagnoa), de logique (guiot, Adzopé), de hasard (kpêkpê ou jeux de parité Gagnoa)… Provenant de façon provisoire des aires ethniques et culturelles de Gagnoa, Adzopé et Bondoukou (Fohr). Qui ont été les zones de l’étude socio-anthropologique susmentionnée.
Dircom, Ministère du Tourisme et des Loisirs
Source : Fratmat.info