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France / Un professeur fait polémique en décalant un examen en raison du Ramadan

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Un enseignant de l’université Côte d’Azur va être sanctionné après avoir modifié l’horaire d’un QCM «suite à plusieurs demandes».

À l’université de Côte d’Azur, un professeur a envoyé un mail à ses étudiants afin de décaler l’horaire d’un examen qui a eu lieu hier soir. Et ce, pour un motif religieux qui a fait réagir certains élèves de l’établissement et du syndicat de l’UNI Nice qui a relayé l’information sur Twitter.

Le mail, qui a été publié sur les réseaux sociaux est le suivant: «Suite à plusieurs demandes, je décale le QCM de 20h à 22h30, notamment pour accommoder la rupture du jeûne du Ramadan. C’est l’ultime modification, car cela commence à devenir pénible.»

Andrea Orabona, responsable local de l’UNI Nice explique avoir été approché par des étudiants en troisième année de sciences humaines et sociales. «Ils nous ont demandé si ce mail nous choquait.» Si selon lui «l’enseignant a réellement pensé bien faire», reporter un examen pour un «motif religieux n’a pas sa place à l’université».

«Le professeur n’a pas fait cela de son plein gré»

L’étudiant poursuit: «Ce professeur a décidé de reporter l’horaire à la suite de demandes de certains étudiants. Il n’a pas fait cela de son plein gré. Il était dans une situation délicate mais on ne peut pas laisser passer ce genre d’agissements connaissant l’état dans lequel se trouve aujourd’hui l’enseignement supérieur français.»

L’université Côte d’Azur, elle, confirme la véracité du contenu de ce mail ainsi que le jour et l’heure à laquelle aurait dû se tenir l’évaluation. Jeanick Brisswalter, son président, réagit: «C’est une faute professionnelle donc on va déclencher une sanction à l’encontre du professeur’. Il poursuit: «On ne programme pas un examen à 22h30. Ce n’est pas parce qu’on a des examens en distanciel qu’ils doivent avoir lieu à n’importe quelle heure. On a des heures de cours classiques qui sont entre 8 heures et 19 heures et les examens se passent en ces heures de cours». Le président de l’établissement ajoute: «Il y a donc deux fautes: programmer un examen à des heures qui sont inconcevables par rapport à la vie étudiante et une reprogrammation qui n’a pas tenu compte des contraintes pédagogiques.»

«Il ne voulait pas avoir des commentaires du genre ‘‘ce prof n’aime pas les musulmans’’»

Andrea Orabona, lui, considère que le professeur «ne voulait pas avoir des commentaires du genre ‘‘ce professeur est raciste’’, ‘‘ce professeur n’aime pas les musulmans, il ne respecte pas l’islam’’.» À cela, Jeanick Brisswalter répond: «Cette question ne doit pas se poser. Les seules raisons qui doivent nous pousser à faire quoi que ce soit sont celles qui nous permettent de faire en sorte que nos jeunes soient bien évalués dans des conditions éthiques et qui correspondent aux exigences pédagogiques d’excellence de nos diplômes.»

 Dans un communiqué de presse, l’établissement fait état «d’une initiative individuelle ayant abouti à réorganiser un examen à un horaire inadéquat pour des raisons que nous ne pouvons pas cautionner» et annonce que l’examen «est annulé et sera reprogrammé prochainement». Il conclut ainsi: «Nous sommes en tant qu’université fondamentalement attachés aux valeurs républicaines et laïques et les seuls critères d’organisation des examens sont et ne seront toujours que des critères pédagogiques.»

De son coté, Jacques Smith, délégué national de l’UNI, affirme que le syndicat étudiant n’a absolument pas voulu dénoncer le professeur, mais bien une situation qui dure depuis trop longtemps selon lui. «Cela fait des années que l’UNI affirme qu’il existe une lâcheté de certains acteurs de l’enseignement supérieur face à l’islamo-gauchisme. L’UNI demande au ministère de passer aux actes et de prendre les mesures nécessaires pour que ces dérives ne se reproduisent plus.»

«Je demande des explications à la ministre Frédérique Vidal»

   Le Tweet de l’UNI Nice a suscité des réactions. Notamment chez Eric Ciotti, député et conseiller départemental des Alpes-Maritimes (LR). «Si cette information est vraie, elle est extrêmement choquante et contraire à tous nos principes républicains. Je demande des explications à la ministre Frédérique Vidal et si cela est confirmé, d’intervenir pour combattre de telles dérives», a-t-il écrit ce jeudi 15 avril dans la soirée.

Le député européen Thierry Mariani (LR) a également réagi: «Alors que le Gouvernement fait voter une loi «confortant le respect des principes de la République», à l’université de Nice, des partiels sont décalés à cause de la rupture du jeûne du ramadan. La fermeté de façade de Macron est visiblement déjà aux oubliettes.»

Source : etudiant.lefigaro

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