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France / Un étudiant sur deux obligé de sauter un repas, selon une nouvelle étude

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Une étude de Linkee menée auprès de 3 281 étudiants révèle que la précarité étudiante n’a jamais été aussi élevée. Et 40 % des participants envisagent même d’arrêter complètement leurs études.

«Pas de vacances pour la précarité», explique Julien Meimon, président de l’association Linkee qui vient en aide aux plus démunis tout en luttant contre le gaspillage alimentaire à Paris. Cette organisation vient de publier une étude inquiétante sur la précarité étudiante: 97 % des participants vivent sous le seuil de pauvreté. Julien Meimon souligne les difficultés rencontrées par les étudiants, au-delà de la crise sanitaire: «Ces jeunes vont mettre beaucoup de temps à s’en relever. C’est un problème de fond qui n’est pas tranché parce que les terrasses ont ouvert et que les gens se préparent à partir en vacances».

« Mon budget, c’est 120-140 euros pour vivre dans le mois, on ne va pas loin avec ça. »Marie, 21 ans

La première dimension de la précarité étudiante est la difficulté à s’acheter à manger. L’étude révèle que 7 étudiants sur 10 ne peuvent pas manger de viande ou de poisson, et que près d’un sur deux n’achète pas de fruits, faute de moyen. Face à ce constat, l’association Linkee distribue gratuitement environ 200 000 repas par mois. «Je suis venue parce qu’il m’arrive parfois de ne pas manger» , témoigne Marion, étudiante en histoire de 23 ans.

Trop précaires pour continuer à étudier

L’étude souligne également les liens entre précarité financière et réussite scolaire. Depuis la généralisation des cours à distance, les étudiants avec une mauvaise connexion internet ou sans ordinateur portable sont fortement pénalisés. Parmi les jeunes interrogés, ils sont 61 % à déclarer une dégradation de leurs résultats scolaires cette année.Les auteurs de l’étude soulignent que la récente médiatisation de la précarité étudiante a permis de faire connaître cette réalité, mais qu’elle existait déjà bien avant la crise sanitaire. Des organismes comme le CROUS proposent des aides financières, mais ils sont encore trop peu sollicités.

«J’y ai pensé mais je n’ai pas fait la démarche. J’ai l’impression que c’est réservé à des personnes encore en plus grande précarité que moi», explique Younes, 24 ans. Des efforts de sensibilisation et de communication seraient encore à faire, pour que les étudiants en difficulté osent demander de l’aide.

Source : etudiant.lefigaro

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