Le concours Alkindi éveille les élèves à l‘art des codes secrets. L’initiative est notamment parrainée par les services de renseignement.
Quoi de mieux pour susciter des vocations que de faire découvrir des métiers de manière ludique? Chercheurs en sécurité en herbe, hackers en devenir, scientifiques et ingénieurs en puissance… Ce mercredi 19 mai avait lieu, à distance, la remise des prix du concours Alkindi, du nom d’un savant arabe, auteur au IXe siècle du premier livre connu sur les techniques visant à «casser» les codes secrets.
Ce concours, créé en 2016 par les associations Animath et France-IOI, fait place belle à la cryptographie, la science des codes secrets et de l’art de chiffrer les messages pour en assurer la confidentialité. Destinée aux élèves de la quatrième à la seconde, qui s’inscrivent en équipe, l’édition 2021 a réuni près de 50 000 jeunes issus de 811 établissements provenant de toutes les académies, des vice-rectorats de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie ainsi que les établissements Aefe. Les 77 candidats des 21 équipes finalistes s’étaient retrouvés le 12 mai pour l’ultime épreuve qui consiste à déchiffrer le plus de messages secrets possibles en une 1h30.
1. Équipe LFA Dromadaire – Secondes du lycée franco-allemand, Buc
2. Équipe du collège Hoche, Versailles
3. Équipe Poulet Frit – École alsacienne, Paris
4. Équipe Enigma – Lycée Louis Le Grand, Paris
5. Équipe Nemo Fernand – Collège Notre-Dame, Bressuire
Des menaces cyber de plus en plus prégnantes
La «crypto» est désormais partout dans notre vie quotidienne: protections des transactions, téléphonie ou encore la sécurité nationale. C’est ainsi que la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) et l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria) prennent part à ce projet, aidant à la conception des sujets, et sensibilisant les élèves aux perspectives de carrière dans ces domaines.
«Choisissez les sciences! a exhorté Patrick Pailloux, directeur technique de la DGSE, qui a remis le troisième prix après avoir participé à une table ronde sur les enjeux de la cryptographie. Elles permettent d’expliquer le monde et de créer pour le réel. C’est une filière d’avenir.» Des propos partagés par Éric Fleury, directeur du centre Inria Paris: «La cyber-sécurité, c’est très large!»
Mélissa Rossi, cryptologue à l’Anssi, a rappelé qu’il y avait de réels besoins dans ces voies: «On intervient pour stopper les attaques, on doit les anticiper et reconstruire derrière.» Elle est l’une des conceptrices du dernier exercice du concours 2021, réputé «incraquable». Cette année, il l’a été, forçant le respect des organisateurs et concepteurs.
Les finalistes ont eu droit aux félicitations de Bernard Émié, le Directeur général de la sécurité extérieure, homme d’ordinaire discret, qui a remis le deuxième prix. «Je salue les trésors d’inventivité, le travail d’équipe et la ténacité dont vous avez fait preuve», a-t-il lancé dans une vidéo enregistrée dans laquelle lui succède Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports. Ce dernier a félicité les récipiendaires du premier prix, encourageant, lui aussi les élèves français à s’engager dans les filières qui «permettent de rendre nos données inaccessibles».
Source : etudiant.lefigaro