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France / Sciences Po Paris : que sont devenus les excellents candidats recalés sur Parcoursup?

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Classe prépa, Assas… Les bons lycéens ont dû opter pour un plan B après avoir été refusés par l’école de la rue Saint-Guillaume.

Certains s’y attendaient mais pour d’autres, cela a été une véritable douche froide. La réforme d’admission en première année à Sciences Po, qui vise à démocratiser l’accès à l’institution, a laissé sur le carreau de très bons candidats. Désormais, ce sont la trajectoire scolaire et les trois exercices rédactionnels (le «parcours personnel du candidat, ses activités et ses centres d’intérêt», la «motivation du candidat et son projet intellectuel pour Sciences Po» et enfin, un «essai personnel sur l’une des cinq thématiques proposées»), à joindre sur Parcoursup, qui permettent l’accès ou non à l’entretien d’admission. Nombreux étaient les lycéens à s’être émus de leur non-admissibilité à l’oral malgré leur bonne, parfois très bonne moyenne générale et des écrits travaillés. 

Ces lycéens ont dû se contenter de leur plan B. C’est le cas de Jules qui a suivi une prépa pendant deux ans afin de mettre toutes les chances de son côté. Un bon élève avec 15,5 de moyenne et situé dans le premier tiers de sa classe. À l’époque, le jeune homme avait déjà quelques craintes: «Je redoutais que ce soit plus compliqué pour moi qui viens d’un lycée privé de Neuilly. La prépa nous avait prévenus qu’à l’oral, il ne fallait pas dire qu’on venait de Saint-Dominique à Neuilly (92). On a moins de chances d’intégrer en étant privilégiés.»

Qu’à cela ne tienne, Jules n’ira pas à l’oral. «J’étais déçu même si je m’y attendais. J’avais toujours un espoir que ça marche, que nos lettres écrites fassent la différence grâce à la prépa qui nous conseillait.» Jules suit finalement une licence en éco-gestion à Assas. «Je suis déçu parce que ce n’est pas exactement ce que je voulais faire à la base… Les facs étaient un plan de secours.»

«Leur politique de discrimination positive a joué en ma défaveur»

Elena est elle aussi à Assas, au collège de droit. Cette étudiante visait Sciences Po depuis son lycée. Mention «très bien» au bac, 17 de moyenne générale au 3e trimestre de sa terminale et toujours dans le top 10 de sa classe, cette bonne élève n’a pas été admissible. «J’étais plutôt confiante car mes profs me disaient que j’avais un profil Sciences Po et que j’avais un projet professionnel cohérent», explique-t-elle. La jeune femme rêvait de devenir commissaire de police et visait, à terme, le master en politiques publiques spécialité sécurité et défense. «J’ai soigné mon dossier. J’avais des engagements associatifs, j’ai fait des maraudes pour l’Ordre de Malte et je donnais des cours aux collégiens au sein de mon établissement.»

Lorsqu’elle apprend qu’elle n’irait pas à l’oral, ça a été «la grande désillusion». «Ça a été dur à digérer et il fallait travailler pour avoir un plan B.» Désormais, la jeune femme «relativise». «Je ne suis pas énervée car je me dis que Sciences Po a choisi des candidats qui lui correspondait. Leur politique de discrimination positive a joué en ma défaveur: il y a peu de places pour des candidats classiques…»

Un bon dossier ne suffit pas pour intégrer

Scolarisée au lycée Marcelin Berthelot (Saint-Maur des Fossés), Léa* a toujours tourné autour de 15-16 de moyenne. En parallèle, la jeune femme suivait une prépa chez Ipesup. «Ils corrigeaient nos lettres, nous donnaient des astuces, nous faisaient réviser la culture générale pour les oraux.» Mais, selon Léa, les formateurs «ne savaient pas vraiment ce qui nous attendait avec la réforme. Je pense même qu’ils nous ont assez mal formés.» Lorsqu’elle apprend qu’elle n’irait pas à l’oral, Léa a dû se rabattre sur des vœux qu’elle ne voulait «pas vraiment». Elle finit par choisir une prépa ECG au lycée Marcelin Berthelot . «J’ai commencé la prépa depuis une semaine: ça se passe bien.»

Sciences Po est clair: un bon dossier ne suffit pas pour intégrer. Ainsi que le précisait au Figaro Gabriela Crouzet, directrice des admissions de Sciences Po, la moyenne d’un élève au lycée ne peut «ni lui garantir ni prédire quoi que ce soit concernant la destinée de sa candidature». Elle ajoute: «Parmi nos admis, nous avons des élèves qui ont eu un 17, 18 ou 19 de moyenne. Mais aussi des élèves qui ont eu moins. Grâce aux essais personnels à joindre au dossier, exigeants, ils ont pu avoir leurs chances.»

L’an dernier, Sciences Po a reçu plus de 15.000 dossiers. Parmi elles, près de 12.000 étaient issus de la voie générale. Pour cette voie, 793 candidats ont été admis. Les lycéens déçus ont-ils pu se rabattre sur d’autres études comme les classes prépas? L’an dernier, le nombre de voeux en CPGE a bondi de 28% sur Parcoursup…

* Ce prénom a été modifié

Source : etudiant.lefigaro

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