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France / Sciences Po : Les nouvelles modalités d’admission en première année

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Dossier, épreuve orale… Les élèves qui voudront se porter candidat à l’Institut d’études politiques de Paris devront passer par Parcoursup.

«Démocratisation.» C’est le «maître-mot» de cette réforme d’admission, affirme Bénédicte Durand. Les nouvelles modalités du concours d’entrée à Sciences Po ont été présentées. Un nouveau concours qui, selon la directrice de la formation à l’Institut d’études politiques de Paris, va dans le sens de la politique menée par l’établissement depuis une vingtaine d’années: celle de la diversification des talents accueillis.

La campagne d’admission réformée commence à l’automne 2020, pour une rentrée en septembre 2021. Voici en quoi elle consiste.

Les lycéens qui préparent le bac général ou technologique français devront candidater sur Parcoursup (les inscriptions ont lieu de la mi-janvier à la fin mars). Ils devront alors constituer un dossier qui doit montrer leurs «qualités scolaires et extra-scolaires» et qui sera évalué par des examinateurs.

Le candidat recevra trois notes, à chaque fois sur 20. D’abord, une note pour les résultats du bac ou son équivalent étranger. Ensuite, une note pour «la performance académique et la trajectoire de la candidate ou du candidat». Concrètement, cette deuxième évaluation reposera sur les notes obtenues au lycée sur trois ans et prendra en compte la progression de l’élève, sa régularité ainsi que les appréciations reçues. «Cette étape sera réalisée par deux évaluateurs indépendants qui apporteront un regard croisé sur ces éléments», précise Gabriela Crouzet, directrice des Admissions de Sciences Po.

Enfin viennent trois exercices rédactionnels, présents dans le dossier, dont l’évaluation donnera lieu à une troisième note. Il s’agit d’évaluer ici les qualités d’écriture et de réflexion du candidat. L’élève doit présenter dans un premier texte ses activités et centres d’intérêt ; dans un deuxième texte, il doit défendre sa motivation et expliquer pourquoi il a choisi Sciences Po ; il lui faudra enfin écrire un essai personnel (3000 signes). Ce dernier sera «proposé sous la forme de 5 thématiques dans le dossier de candidature. Le candidat devra choisir l’une de ces thématiques et rédiger une page de texte personnel». Là encore, ces rédactions seront évaluées par deux examinateurs.

L’épreuve orale

Deuxième et incontournable étape: l’oral. À noter que pour passer cette dernière épreuve de l’admission, le candidat doit avoir obtenu «une note égale ou supérieure à une note minimale, notée sur 60, que le jury de Sciences Po définit chaque année».

Dans quelles conditions se déroulera cette épreuve? D’abord, il faut savoir que l’ensemble des candidats devront passer l’oral à distance, en visioconférence. L’échange dure 30 minutes et se déroule en trois temps.

Le candidat aura d’abord 2 minutes pour se présenter (1). À lieu ensuite une séquence de commentaire et d’analyse d’images (2). Le candidat se verra soumettre deux images. Il devra en choisir une, la décrire, l’analyser tout en discutant avec les examinateurs. Puis enfin viendra un temps d’échange libre (3). Une étape de l’oral qui a toute son importance: c’est là que le candidat devra exposer ses motivations, expliquer son parcours et son projet intellectuel.

Rendre «l’évaluation la plus objective et neutre possible»

Les quatre notes, sur 20 points, sont additionnées en une note finale d’admission, sur 80. Là encore, elle «devra atteindre ou dépasser une note d’admission minimale, fixée par le jury de Sciences Po chaque année».

«L’épreuve orale n’a plus de caractère décisif pour l’admission», précise Gabriela Crouzet, directrice des admissions à Sciences Po. «On peut avoir moins bien réussi l’oral mais si on a eu d’excellentes notes aux épreuves qui viennent du dossier de candidature, cela peut permettre de réussir. Nous savons que l’oral est une épreuve stressante et face à laquelle tous les élèves n’ont pas la même aisance.»

À noter également que les examinateurs «n’auront pas accès aux éléments du dossier de candidature ni aux notes obtenues aux précédentes épreuves dans le processus» et tout cela, afin de rendre «l’évaluation la plus objective et neutre possible», conclut Gabriela Crouzet.

L’objectif de 30% de boursiers

En plus de cette réforme d’admission, l’établissement s’est fixé l’objectif «extrêmement ambitieux» d’accueillir 30% de boursiers. Et ce, en «faisant fonctionner trois grands leviers». D’abord, l’harmonisation de la procédure. «L’idée est d’avoir un message extrêmement simple et lisible pour tous les lycéens quelles que soient leurs origines sociales ou territoriales», précise Bénédicte Durand. Ensuite, le fait que «l’esprit du bac 2021, qui est de mettre en avant la diversité des parcours» soit en accord avec le discours de Sciences Po. «Nous sommes intéressés par tous les profils.»

Et enfin, troisième levier: le renforcement de la procédure Conventions Éducation Prioritaire (CEP) «en doublant le nombre de lycées partenaires de Sciences Po». L’idée, poursuit Bénédicte Durand, est de poursuivre «notre dynamique de discrimination positive en s’adressant à la fois aux lycéens des quartiers, dans la tradition de Sciences Po d’aller chercher les jeunes des périphéries des grandes métropoles, mais en ajoutant à cette dynamique la recherche de lycéens venus de petites villes, de villes moyennes ou de territoires ruraux».

Source : etudiant.lefigaro

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